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Au nord d'Israël, un parking transformé en hôpital face à la menace d'un conflit avec le Hezbollah

En Israël. le "plus grand hôpital souterrain du monde" prêt en cas de conflit avec le Hezbollah
En Israël. le "plus grand hôpital souterrain du monde" prêt en cas de conflit avec le Hezbollah / L'actu en vidéo / 1 min. / le 18 octobre 2023
Haïfa, ville côtière proche de la frontière libanaise, abrite désormais "le plus grand hôpital souterrain du monde". Ce dernier a été aménagé en urgence dans le parking de l'hôpital Rambam pour faire face à un éventuel embrasement au nord du pays. De la nourriture, du carburant et des médicaments sont stockés.

Aux niveaux -2 et -3 du parking de l'hôpital Rambam d'Haïfa, les voitures ont été remplacées par des milliers de lits, en prévision d'une éventuelle attaque contre le nord d'Israël venue du Liban.

Au total, 40'000 m2 de places de stationnement ont été réaménagées en un lieu de soins. Des moniteurs sont branchés, des douches, lavabos et toilettes ont été reliés au réseau d'eau.

Dans "le plus grand hôpital souterrain du monde", toute l'infrastructure souterraine a été pensée en amont de la construction des parkings de l'établissement, qui s'est achevée en 2014, selon sa direction.

Les prises et aménagements en tous genres deviennent accessibles quasi instantanément quand une crise survient. Cela a permis l'installation en 30 heures à peine, la semaine dernière, de 1300 lits et de tout l'équipement sanitaire et médical nécessaire au 3e sous-sol.

Crainte d'un embrasement au nord

Engagé militairement contre la bande de Gaza en riposte aux attaques du Hamas palestinien, Israël se prépare à un éventuel embrasement sur son flanc nord, où les incidents frontaliers ont repris ces derniers jours.

A l'hôpital Rambam, des leçons ont été tirées de l'offensive israélienne contre le Liban en 2006, qui s'était accompagnée de nombreux tirs contre Haïfa, située à une cinquantaine de kilomètres de la frontière libanaise.

Quelque 400 roquettes avaient alors plu autour de l'établissement, frappant son parking, se souvient Philippe Abecassis, anesthésiste de 62 ans. Tous les patients avaient été descendus dans les caves, dont les sols étaient tapissés de sable et où aucun aménagement n'avait été prévu, raconte une infirmière.

Le creusement du parking avait donc été repensé avec l'idée "que si une guerre revient, on pourra utiliser ce parking comme hôpital souterrain", explique le Dr Abecassis.

>> Le reportage de Tout un monde :

Dans le parking de l'hôpital Rambam d'Haïfa, en Israël, les voitures ont été remplacées par des milliers de lits, en prévision d'une éventuelle attaque venue du Liban. [AFP - Thomas Coex]AFP - Thomas Coex
Israël: le plus grand hôpital souterrain du monde prépare la guerre / Tout un monde / 5 min. / le 13 novembre 2023

Trois jours en autosuffisance

A l'hôpital Rambam, nourriture, pétrole, oxygène, médicaments sont stockés en quantité suffisante pour que le site soit autosuffisant pendant trois jours, se félicite Michael Halberthal, directeur général de l'établissement. Malgré tout, il "espère que la paix" reviendra rapidement et que l'hôpital souterrain "n'aura pas à être utilisé".

Le premier sous-sol, encore utilisé actuellement comme un parking, pourra servir, en cas d'attaque chimique, de sas de décontamination et de zone de triage des patients.

Quatre blocs opératoires souterrains sont prévus, en plus des quatorze existant aux étages supérieurs, dont la construction a été renforcée en cas d'éventuels bombardements.

L'époque du Covid-19 nous a permis de très bien nous entraîner. Toutes nos infirmières connaissent bien cet endroit.

Einat Perez, cheffe adjointe des infirmières de l’hôpital Rambam

Durant la crise du Covid-19, le personnel a cependant compris combien il est "difficile pour les patients d'être soignés dans un parking, sans séparation", notamment auditive, permettant de les isoler des cris des autres, observe le Dr Abecassis.

Mercredi, alors que les sirènes hurlaient dans tout le nord du pays du fait d'"une suspicion d'infiltration aérienne", finalement exclue par Israël, une centaine de patients ont été descendus au sous-sol, pour être ramenés quelques heures plus tard dans leurs chambres, dans le calme, selon Dan Kammoun, un réserviste israélien.

afp/doe

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