Publié

Birmingham, en faillite, sous la tutelle du gouvernement national

Au Royaume-Uni, la ville de Birmingham est en faillite. Ses habitants craignent des coupes budgétaires drastiques
Au Royaume-Uni, la ville de Birmingham est en faillite. Ses habitants craignent des coupes budgétaires drastiques / 19h30 / 3 min. / le 27 septembre 2023
Birmingham, deuxième ville du Royaume-Uni avec plus d'un million d'habitants, s'est déclarée début septembre en faillite. Cette crise a conduit Londres à intervenir directement pour reprendre en main la plus grande municipalité d'Europe et résoudre en urgence ses problèmes financiers.

Des mesures drastiques sont sur la table: coupes budgétaires, réduction des services sociaux et du ramassage des poubelles.

Des habitants en colère se sont rassemblés devant le siège du gouvernement de Birmingham pour exprimer leur mécontentement.

Les manifestants, conscients des conséquences possibles de ces coupes budgétaires sur leur vie quotidienne, ont scandé des slogans contre les mesures envisagées.

"Il y a déjà beaucoup de pauvreté à Birmingham, témoigne l'une des participantes mercredi dans le 19h30 de la RTS. Nous ne pourrons pas faire face à davantage de coupes budgétaires."

Et une autre habitante d'exprimer: "Je suis profondément attristée que cela arrive à notre merveilleuse ville."

Vente forcée de bâtiments emblématiques

En plus des mesures d'austérité, Birmingham envisage de vendre certains de ses bâtiments les plus emblématiques, notamment sa bibliothèque ultramoderne, son stade et même son musée d'art.

Cependant, cette décision est vivement contestée par des activistes tels qu'Eddie O'Hara, qui estiment que vendre des biens publics ne constitue qu'une solution à court terme et ne résout pas les problèmes structurels de la gestion municipale.

"Vendre des biens publics n'est pas la réponse à apporter. Cela peut sembler une idée séduisante, mais cela ne résoudra pas des décennies de sous-investissements et de mauvaise gestion de la municipalité", explique-t-il.

Des années de mauvaise gestion

L'effondrement financier de Birmingham, bien que précipité par un procès coûteux de 840 millions de francs perdu par la Ville en 2014 pour des cas discrimination salariale, est principalement imputable à des années de mauvaise gestion financière, selon l'historien Carl Chinn.

Malgré son passé prestigieux en tant que berceau de la révolution industrielle, la ville n'a pas su s'adapter aux évolutions économiques et s'est engagée dans des investissements démesurés, explique Carl Chinn.

"Qu'en pensent les habitants modestes de Birmingham en voyant le slogan de la ville, 'Soyez ambitieux, soyez Birmingham'? Le slogan devrait plutôt être: 'Restez fidèles à vos bases, soyez Birmingham'", ironise-t-il.

Impact sur les quartiers défavorisés

Les coupes budgétaires auront un impact considérable sur les quartiers défavorisés de Birmingham, où la criminalité est en hausse et où les petits commerces luttent pour leur survie.

La révérende Anji Barker, de la Newbigin Community Trust, souligne que cette faillite aggrave encore davantage la situation, notamment en période d'inflation croissante dans le pays.

"J'ai vu tout cela dans des bidonvilles du tiers-monde, mais le constater à Birmingham est inacceptable", déplore-t-elle.

Une crise qui pourrait se propager

Birmingham ne serait peut-être pas la seule municipalité britannique à faire face à de graves difficultés financières. Depuis le Brexit, l'économie britannique est en difficulté, mettant en péril de nombreuses autres collectivités locales.

Julien Pritchard, conseiller municipal du Parti Vert, appelle à une réforme du financement des gouvernements locaux.

"Le problème est beaucoup plus vaste, touchant la manière dont nous finançons les gouvernements locaux. Nous avons besoin d'un plan de sauvegarde de nos biens publics et de nos services publics", affirme-t-il.

Les habitants de Birmingham attendent avec inquiétude de découvrir le sort qui sera réservé à leur ville à la fin du mois prochain.

Reportage TV: Clément Bürge

Adaptation web: vajo

Publié