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Des fusillades entre assaillants et police font quatre morts au Kosovo

Des hommes armés se sont retranchés dans un monastère kosovar après la mort d'un policier. [Keystone - Dejan Simicevic]
Un policier kosovar a été tué dans une attaque armée près de la frontière serbe / Le Journal horaire / 39 sec. / le 24 septembre 2023
Des hommes armés retranchés dans un monastère, un policier et trois assaillants tués: la situation est montée d'un cran dimanche au Kosovo, où les autorités fustigent le "crime organisé soutenu par des responsables à Belgrade". La Serbie dénonce elle les "mensonges" de Pristina.

Des hommes armés s'étaient retranchés dans le monastère de Banjska, dans le nord du pays, après une fusillade avec la police qui a causé la mort d'un agent. En fin de journée, les forces de l'ordre kosovares ont dit en avoir repris le contrôle.

Trois assaillants ont été tués, a fait savoir le ministre de l'Intérieur, qui a également annoncé l'arrestation de deux hommes blessés qui étaient en "uniforme", sans donner plus de détails, et quatre autres qui offraient un soutien au groupe. Ces derniers ont été arrêtés en dehors de la zone du monastère.

Plus tôt, la police avait précisé que quatre civils avaient été "arrêtés en possession d'outils de communication radio" et qu'un grand nombre d'armes et de munitions avaient été saisies.

La Serbie accusée

Le Premier ministre du Kosovo Albin Kurti a immédiatement fustigé une attaque "criminelle et terroriste", et accusé "des responsables de Belgrade" d'offrir un soutien logistique et financier "au crime organisé".

"C'est une attaque contre le Kosovo", a abondé la président Vjosa Osmani. Ces attaques prouvent "le pouvoir de déstabilisation des gangs criminels, organisés par la Serbie, qui déstabilisent le Kosovo et la région depuis longtemps", a-t-elle écrit dans un communiqué, appelant les alliés du Kosovo à soutenir le pays "dans ses efforts pour instaurer la paix et l'ordre et préserver" sa "souveraineté"

"Je ne veux pas justifier la mort d'un Albanais - et ce n'est pas justifiable. Cela doit êre condamné", a dit le président serbe Aleksandar Vucic. Mais "le seul coupable de tout ce qui arrive au nord du Kosovo (...) c'est Albin Kurti. Il provoque sans cesse, et je suis désolé que certains Serbes aient cédé à ses provocations".

De crise en crise

Depuis un conflit qui a fait 13'000 morts, en majorité des Kosovars albanais, les relations entre les deux anciens ennemis vont de crise en crise.

La Serbie, soutenue notamment par ses alliés russe et chinois, refuse de reconnaître l'indépendance de son ancienne province, dont la population d'1,8 million d'habitants, très majoritairement d'origine albanaise, comprend une communauté serbe d'environ 120'000 personnes, qui vit essentiellement dans le nord du Kosovo.

Cette région est ainsi le théâtre de troubles récurrents : la tension s'y est brutalement accrue en mai lorsque les autorités kosovares ont décidé de nommer des maires albanais dans quatre municipalités à majorité serbe. Cette décision a déclenché l'un des pires épisodes dans l'histoire des tensions dans le nord du pays depuis des années.

>> Lire aussi : La situation reste tendue au nord du Kosovo après des violents heurts

agences/boi

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La Suisse condamne

La Suisse a fermement condamné l'attaque contre la police du Kosovo. Par la voix du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE), elle appelle au calme et à la retenue.

"Les responsables de cet acte de violence épouvantable doivent être traduits en justice", écrit le porte-parole du DFAE Nicolas Bideau sur X. L'attaque perpétrée à Banjska dans le nord du Kosovo est qualifiée d'odieuse.