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Six nouveaux pays intègrent les BRICS, le bloc des pays émergents

L’adhésion de six nouveaux pays aux BRICS soulève des enjeux géopolitiques: interview de Hasni Abidi
L’adhésion de six nouveaux pays aux BRICS soulève des enjeux géopolitiques: interview de Hasni Abidi / Forum / 4 min. / le 24 août 2023
Les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), réunis en sommet à Johannesburg, vont accueillir dès janvier six nouveaux membres. Parmi eux, figurera l'Iran, a annoncé jeudi le président sud-africain Cyril Ramaphosa.

L'Iran, l'Argentine, l'Egypte, l'Ethiopie, l'Arabie Saoudite et les Émirats arabes unis rejoignent le groupe des pays émergents qui veut gagner en influence dans le monde.

"L'adhésion prendra effet à compter du 1er janvier 2024", a déclaré le président sud-africain Cyril Ramaphosa lors d'une conférence de presse conjointe des dirigeants des cinq nations qui composent actuellement le bloc. "Avec ce sommet, les BRICS entament un nouveau chapitre", s'est-il félicité.

>> Réécouter le reportage de Tout un monde sur les BRICS :

Les Brics repensent leur identité et pourraient accueillir de nouveaux membres. [Keystone - Kim Ludbrook - EPA]Keystone - Kim Ludbrook - EPA
Les BRICS, l’ambition du contrepoids / Tout un monde / 5 min. / le 22 août 2023

Plusieurs dizaines de demandes

Aucune information n'a filtré sur la teneur des discussions, les soutiens ou les critères retenus dans le choix stratégique des nouveaux entrants. Les tractations ont été menées à huis clos au cours d'une session plénière mercredi et à l'occasion de plusieurs rencontres bilatérales.

Une quarantaine de pays avaient demandé leur adhésion ou manifesté leur intérêt. Selon les dirigeants du "club des cinq", qui produit un quart de la richesse mondiale et rassemble 42% de la population du globe, cet engouement montre l'influence grandissante des pays émergents sur la scène mondiale.

La question de l'expansion du groupe était la priorité de ce 15e sommet qui s'est ouvert mardi. Alliance hétérogène de pays géographiquement éloignés et d'économies à la croissance inégale, les BRICS ont dû s'accorder sur le choix stratégique des nouveaux entrants.

La Chine salue, l'Iran se félicite

Le président chinois Xi Jinping a de son côté salué "un élargissement historique" et prédit un "avenir radieux pour les BRICS".

La Chine, poids-lourd comptant pour environ 70% du PIB du groupe, était clairement en faveur d'une expansion. Mais l'Inde, autre locomotive économique du groupe qui se méfie des ambitions de son rival régional chinois, avait des réserves.

Téhéran a salué sur X (ex-Twitter) "un succès stratégique pour la politique étrangère" du pays. Le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, a évoqué "un moment fort" pour la nation africaine tandis que l'Egypte s'est dite "impatiente (...) de faire entendre la voix des pays du Sud". Le président émirati Mohammed ben Zayed s'est félicité de l'adhésion de son pays qui "respecte la vision des dirigeants des Brics".

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Faisal bin Farhan, a dit "apprécier l'invitation" mais attendre encore des précisions sur "la nature de l'adhésion".

Une position "non-alignée"

Selon les observateurs, le Brésil craignait également qu'une expansion ne "dilue" son influence mondiale et au sein du bloc. Les BRICS ont réaffirmé leur position "non alignée" lors du sommet, à un moment où les divisions ont été accentuées par le conflit en Ukraine.

Les Etats-Unis ont affirmé ne pas voir dans les BRICS de futurs "rivaux géopolitiques", assurant vouloir maintenir de "solides relations" avec le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud.

ats/ther

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