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Emmener l'équipe de football du Laos au Mondial, le défi fou d'un entraîneur romand

Portrait de Guglielmo Arena, le Suisse devenu sélectionneur de l'équipe de football du Laos
Portrait de Guglielmo Arena, le Suisse devenu sélectionneur de l'équipe de football du Laos / 19h30 / 2 min. / le 17 août 2023
L'équipe nationale de football du Laos est l'une des plus mal classées de la planète. Mais un entraîneur romand, Guglielmo "Guli" Arena, s'est lancé le défi un peu fou de la qualifier pour la prochaine Coupe du monde en 2026.

Guglielmo Arena, "Guli" pour les intimes, a pris ses quartiers au Laos, un pays lointain plus connu pour ses temples, ses chutes d'eau et ses éléphants que pour ses stars du ballon rond. A 49 ans, cet entraîneur valaisan né à Montreux entraîne l'équipe nationale de ce pays depuis la fin juin.

Et pour préparer son équipe au haut niveau, Guglielmo Arena a introduit des entraînements dignes de professionnels, un choc pour ces joueurs amateurs. "Au début, ils étaient un peu surpris, raconte-t-il dans le 19h30 de la RTS. Ici, ils sont formés dans la rue. Ils ont du talent mais au niveau tactique et au niveau mental, ils ont un gros déficit."

Et d'ajouter: "Mais ils sont très disciplinés. C'est vraiment le point très positif ici. Si on arrive à mettre tous ces éléments ensemble, cela peut faire quelque chose d'intéressant."

En bas du classement

Pour rivaliser avec les meilleures nations asiatiques, "Guli" et son staff ont toutefois encore beaucoup de travail à accomplir. Le Laos est en effet un habitué des derniers rangs du classement FIFA: le pays occupe actuellement la 187e place.

Pourtant, dans ce pays de 7,5 millions d'habitants, le football est roi. "C'est très important de pouvoir travailler avec un coach étranger. Comparé aux entraîneurs laotiens, Guglielmo Arena est plus exigeant sur la façon dont on joue. Et sur l'aspect physique aussi", explique Phudthachak Vongsili, 17 ans, l'un des grands espoirs de la sélection laotienne.

Le stade d'entraînement de l'équipe nationale du Laos. [RTS]
Le stade d'entraînement de l'équipe nationale du Laos. [RTS]

Faire appel au système D

"Guli" est un véritable bourlingueur du football. Depuis plus de vingt ans, il dirige des équipes aux quatre coins du monde, du Burkina Faso, au Maroc et en Algérie, en passant par Singapour ou les Emirats arabes unis. Un choix de carrière, loin de l'Europe, qu'il ne regrette pas.

"Si j'ai commencé à voyager pour le foot, à travers le monde, c'est parce que les portes en Europe étaient fermées. J'ai voulu absolument vivre du football, vivre des émotions que le football nous donne", dit-il.

L'entraîneur suisse doit s'adapter au manque d'infrastructures sportives du Laos. Dans ce pays, le plus pauvre de la région, il faut souvent faire appel au système D. "Ce sont les aléas d'être à l'autre bout du monde. On a plein de vestiaires qui sont fermés, qui ne sont pas aptes. On se débrouille avec les moyens qu'on a et ça va très bien aussi", conclut Guglielmo Arena.

Reportage TV: William de Tamaris, Constantin Simon et Aruna Popuri

Adaptation web: vajo

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