Le thermomètre a atteint les 50 degrés dans la capitale Bagdad dimanche, a indiqué le porte-parole de l'agence météorologique irakienne, évoquant une "vague de chaleur". La canicule est difficilement tenable pour nombre d'Irakiens qui travaillent en extérieur.
Dans certaines provinces, comme celle de Dhi Qar (sud), les autorités ont réduit les horaires de travail des fonctionnaires. Les températures devraient quelque peu baisser dans les prochains jours, mais des températures élevées sont annoncées jusqu'à fin septembre.
Un réseau électrique défaillant
Dans ce pays pourtant immensément riche en pétrole, le réseau électrique est défaillant et n'assure que quelques heures de courant par jour par manque d'entretien et de capacité. Et payer le propriétaire d'un groupe électrogène privé n'est pas à la portée de toutes les bourses: plus de 100 euros par mois pour une famille de quatre personnes.
Les Irakiens qui doivent travailler en extérieur évoquent un calvaire. A l'image de Faleh, qui livre des appareils électriques et des meubles en les portant sur son dos. "La chaleur est indescriptible, mais nous sommes bien forcés de travailler. Nous n'avons pas d'autre travail", déplore ce père de six enfants.
A un carrefour de Bagdad, un agent de la circulation raconte qu'il prend "trois, quatre et parfois cinq douches de suite" quand il rentre chez lui. "Mais j'ai toujours l'impression d'être en pleine chaleur", a-t-il confié.
La quatrième année de sécheresse
L'Irak vit actuellement sa quatrième année de sécheresse consécutive qui se traduit par des températures très élevées et un manque de précipitations.
Selon l'ONU, l'Irak est l'un des cinq pays les plus exposés à certains effets du changement climatique.
"Les températures en hausse, la sécheresse et la perte de la biodiversité sont une réalité. C'est un signal d'alarme adressé à l'Irak et au monde entier", a déclaré la semaine dernière Volker Türk, Haut-Commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, à l'issue d'une visite en Irak.
afp/doe
Tigres de Sibérie sous le cagnard
Les animaux du zoo de Bagdad souffrent, comme les humains, de l'insupportable canicule. Et la vétusté du jardin zoologique n'arrange pas les choses.
Les félins, dont l'habitat naturel est l'Extrême-Orient russe, n'ont pas l'air bien vaillants dans leur enclos. Ils sont plutôt habitués aux régions "où les températures chutent jusqu'à -20 degrés", explique Wassim Sarih, le vétérinaire du seul parc zoologique de Bagdad, situé en plein coeur de la capitale.
Le parc zoologique compte environ 900 animaux, dont des lions, des oiseaux exotiques, des oiseaux de proie, des ours, des singes ou des flamants roses.
Dans ces conditions, "la durée de vie de nos animaux est moindre par rapport à d'autres parcs", souffle Wassim Sarih. Les tigres de Sibérie de ce parc ne dépassent pas les "17 ou 18 ans" à cause de l'épuisement dû à la chaleur, tandis que leurs congénères d'autres zoos "ont une espérance de vie de 20 à 25 ans".
Selon le vétérinaire, quatre ours, des lions et des oiseaux sont morts ces dernières années, dont la moitié "à cause du changement climatique".
Dans les allées du zoo, pas un seul visiteur. Il fait bien trop chaud pour mettre le nez dehors.