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Pologne, grande marche de soutien aux personnes LGBTQIA+

Pologne, grande marche de soutien aux personnes LGBTQIA+. [Keystone - Czarek Sokolowski]
Grande marche de soutien aux personnes LGBT+ en Pologne / Le Journal horaire / 29 sec. / le 18 juin 2023
Des dizaines de milliers de personnes ont défilé samedi à Varsovie pour la parade de l'Egalité en soutien aux droits des personnes LGBTQIA+, alors qu'approchent les élections de novembre où la droite au pouvoir, qui défend la famille traditionnelle, brigue un nouveau mandat.

Certains redoutent que les autorités profitent de la campagne pour s'en prendre verbalement aux personnes LGBTQIA+ (lesbiennes, gays, bi et transgenres, queer et intersexe) pour mobiliser leur électorat.

"C'est récurrent depuis plusieurs années et cela nous affecte évidemment car ce n'est jamais agréable de voir des hommes politiques nous traiter de +déviants+, +malades+ ou de +menace pour la famille polonaise", explique Michal Niepielski, 60 ans, technicien radio de son métier et venu de Cracovie.

Il participe chaque année à la marche depuis 18 ans et salue les changements positifs qu'il a observés en Pologne. "Les premières marches où nous venions, il fallait cacher les symboles arc-en-ciel à la fin pour ne pas être attaqués quelque part hors du centre-ville. Maintenant, les choses sont totalement différentes", raconte-t-il.

Soutien du maire de Varsovie

Le maire de Varsovie Rafal Trzaskowski, issu de l'opposition libérale, a d'ailleurs assuré à la communauté LGBTQIA+ qu'elle "serait toujours en sécurité" dans la ville. "Et j'espère que vous serez tous en sécurité en Pologne", a-t-il ajouté à l'adresse de la foule venue avec déambuler avec drapeaux et banderoles, dans un tonnerre de musique pop prodiguée par des camions d'associations.

La Pologne n'autorise ni le mariage ni l'union libre des personnes du même sexe. Pour les personnes transgenres, le chemin est semé d'obstacles.

"Pour changer de sexe légalement, il faut poursuivre ses parents en justice, ce qui est bizarre puisque les parents n'ont rien à se reprocher", décrit Lyndon Szrom.

Absence de droit

Et cela ne s'arrête pas là, précise ce traducteur polonais-américain, en expliquant comment dans un couple, si l'homme est transgenre et son partenaire également un homme, il n'est pas considéré comme un membre de la famille et n'a pas de droit de visite en cas d'hospitalisation. Impossible d'hériter au décès de l'autre, encore moins d'adopter ou de faire appel à une mère porteuse, affirme-t-il.

La marche annuelle reste cependant un événement qu'il attend "chaque année": "C'est un moment où, pour une fois, je peux m'afficher dehors comme je suis, tout en sachant que je serai à 100% respecté".

afp/miro

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