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Une bousculade lors d'une action caritative fait 85 morts au Yémen

Une bousculade a Sanaa au Yémen a fait près de 100 morts mercredi soir. [Keystone - Ansar Allah Houthi Media Office]
Bousculade mortelle au Yémen / La Matinale / 20 sec. / le 20 avril 2023
Au moins 85 personnes ont été tuées et plus de 322 blessées lors d'une bousculade à Sanaa, la capitale du Yémen aux mains des rebelles Houthis, ont affirmé jeudi des responsables Houthis. Une cinquantaine de blessés sont dans un état grave.

Le mouvement de foule a eu lieu lors d'une action caritative organisée dans le quartier de Bab el Yemen, a affirmé une source sécuritaire à Sanaa, sous couvert d'anonymat. Des femmes et des enfants figurent parmi les personnes décédées, a-t-elle ajouté. Ce bilan a été confirmé par une responsable des autorités médicales des rebelles.

Les victimes de cette bousculade, une des plus meurtrières depuis dix ans, ont été transportées dans les hôpitaux voisins, et les organisateurs de l'évènement arrêtés, a affirmé pour sa part le ministère de l'Intérieur dans un communiqué publié par Saba, l'agence de presse des rebelles.

Le drame serait lié à une distribution chaotique de sommes d'argent par certains commerçants, une action caritative intervenue à quelques jours de la fête de l'Aïd el-Fitr, qui marque la fin du mois de jeûne musulman, précise encore le communiqué.

L'une des pires crises humanitaires au monde

Le Yémen, pays le plus pauvre de la péninsule arabique, est dévasté depuis 2014 par un conflit qui oppose les Houthis, des rebelles soutenus par l'Iran, aux forces progouvernementales appuyées par une coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite. La guerre a provoqué l'une des pires crises humanitaires au monde, avec des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés, dans un contexte d'épidémies, de manque d'eau potable et de faim aiguë. Plus des trois quarts de la population dépendent d'une aide internationale qui ne cesse pourtant de diminuer.

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Dans les zones contrôlées par les rebelles, dont la capitale Sanaa, de nombreux fonctionnaires n'ont pas été payés depuis des mois. Une trêve de six mois négociée par l'ONU n'a pas été renouvelée à son expiration en octobre, mais la situation est restée calme sur le terrain, offrant un répit à la population.

Espoirs de paix

La semaine dernière, une délégation saoudienne, accompagnée de médiateurs omanais, s'était rendue à Sanaa pour des pourparlers visant à relancer la trêve et à jeter les bases d'un cessez-le-feu plus durable. Dans ce contexte, le gouvernement et les rebelles ont procédé ces derniers jours à un échange important de près de 900 prisonniers.

>> Lire à ce sujet : Plus de 300 prisonniers libérés au premier jour d'un échange entre Arabie saoudite et Yémen

Le Yémen n'a pas connu une telle "opportunité sérieuse" d'un processus pour parvenir à la paix depuis huit ans, s'est réjoui lundi l'émissaire de l'ONU Hans Grunberg. Mais "ne nous faisons pas d'illusion. Il y a encore beaucoup de travail à faire pour construire la confiance et faire des compromis", a-t-il prévenu.

ats/vic

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