Les habitants qui fuient les villes du Donbass, souvent propriétaires de petites maisons ou appartements, doivent laisser leur logement, qui représente souvent toutes leurs économies et beaucoup de souvenirs. Certains vendent mais à des prix cassés. Les maisons ont perdu la moitié de leur valeur à cause de la guerre.
Dans les rues de Pokrovsk, on trouve plus de militaires que de civils. La ligne de front est à une trentaine de kilomètres.
Tous les commerces souffrent ou ferment à cause de la guerre, mais pas les agences immobilières. Les civils fuient, mais la location flambe.
Agente immobilière, Antonina raconte que "les six premiers mois de la guerre, personne ne voulait vendre. Mais aujourd'hui, la moitié au moins des habitants a fui Pokrovsk et beaucoup cherchent à vendre leur maison. Les rares propriétaires qui parviennent à vendre leur bien doivent le céder pour la moitié de ce qu'il valait avant la guerre."
Logements pour militaires
Le marché de la location tire son épingle du jeu, car les militaires engagés dans la région cherchent à se loger sur place . Ainsi, 90% des appartements loués sont occupés par des soldats.
"Il faut bien qu'ils dorment quelque part!", justifie Antonina. Il leur est en effet impossible de dormir dans des casernes, car elles seraient prises pour cible.
La présence de militaires fait que ces bâtiments civils deviennent des cibles potentielles. "Certains habitants transmettent aux Russes les coordonnées des immeubles où logent de nombreux soldats ukrainiens et l'armée russe frappe toujours là où il y a une grande quantité de soldats", explique l'agente immobilière.
"Ceux qui font ça ne sont pas forcément prorusses, mais ils ont besoin d'argent", ajoute Antonina.
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Sujet radio: Maurine Mercier
Adaptation web: Julie Marty