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Menaces de Benjamin Netanyahu après deux attaques palestiniennes meurtrières

Situation tendue en Israël où les deux attentats de ce week-end à Jérusalem-Est font craindre une troisième Intifada
Situation tendue en Israël où les deux attentats de ce week-end à Jérusalem-Est font craindre une troisième Intifada / 19h30 / 2 min. / le 29 janvier 2023
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis samedi une réponse "forte" et "solide" au "terrorisme" après deux attaques palestiniennes à Jérusalem-Est, dont l'une a fait sept morts près d'une synagogue. La situation n'a pas été aussi tendue depuis 20 ans.

"Notre réponse sera forte, rapide et précise", a menacé le dirigeant avant une réunion d'urgence du cabinet restreint de sécurité. "Nous ne cherchons pas l'escalade mais nous sommes prêts pour n'importe quel scénario."

Revenu au pouvoir en décembre avec l'appui de formations d'extrême droite et ultraorthodoxes juives, Benjamin Netanyahu a promis samedi un "processus accéléré" de mise sous scellés et de démolition des maisons de responsables d'attaques anti-israéliennes. Une politique dénoncée comme un châtiment collectif par les ONG de défense des droits humains.

Il a également dit vouloir proposer au cabinet de sécurité de couper la Sécurité sociale aux "familles qui soutiennent le terrorisme", et une facilitation de l'obtention de permis de port d'armes pour les civils. "Quand les civils ont des armes, ils peuvent se défendre", a abondé le ministre israélien de la Sécurité intérieure Itamar Ben Gvir, figure de l'extrême droite.

Alerte maximale

Vendredi soir, un Palestinien de 21 ans a tiré sur des passants à proximité d'une synagogue dans le quartier de Neve Ya'acov, tuant sept personnes avant d'être abattu. Samedi matin, un Palestinien de 13 ans a blessé par balles un soldat israélien et son père dans le quartier de Silwan, proche des remparts de la Vieille Ville. Il a été à son tour blessé par des passants armés, puis arrêté.

>> Lire : Au moins sept morts dans une attaque "terroriste" à Jérusalem-Est, l'assaillant abattu

Commises à Jérusalem-Est, la partie orientale occupée et annexée par Israël, ces nouvelles violences surviennent sur fond de brusque escalade après la mort jeudi de neuf Palestiniens dont des combattants et une sexagénaire, dans un raid de l'armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie.

Les forces israéliennes ont été placées en état d'alerte maximale, et l'armée a annoncé renforcer ses effectifs en Cisjordanie alors que les appels à la retenue se sont multipliés en provenance de l'étranger.

>> Les précisions samedi dans Forum :

Manifestation devant le Parlement à Jérusalem contre le nouveau gouvernement. [Keystone - AP Photo/Oded Balilty]Keystone - AP Photo/Oded Balilty
La tension monte à Jérusalem après deux attentats en deux jours / Forum / 2 min. / le 28 janvier 2023

Israël "entièrement responsable"

L'attaque de vendredi, perpétrée au soir de la journée mondiale à la mémoire des victimes de la Shoah, a suscité une vague d'indignation en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que la condamnation de gouvernements arabes entretenant des liens avec Israël, comme l'Egypte, la Jordanie ou les Emirats arabes unis.

Les deux attaques ont été commises par des Palestiniens de Jérusalem-Est et n'ont pas été revendiquées. L'Autorité palestinienne s'est abstenue de condamner, jugeant qu'Israël était "entièrement responsable de la dangereuse escalade".

Oppositions israéliennes à la "manière forte"

Le député israélien d'opposition Mickey Levy a dit craindre que "ce qui est arrivé il y a 20 ans" soit en train de commencer, en référence à la Seconde intifada, le soulèvement palestinien de 2000 à 2005.

"Nous devons réfléchir à la façon dont nous pouvons agir pour mettre un terme à la situation", a-t-il dit, s'opposant à la manière forte prônée par la coalition gouvernementale.

A Tel-Aviv, quelques dizaines de milliers de personnes, soit beaucoup moins que les deux samedis précédents, ont manifesté contre le gouvernement et son projet contesté de réforme de la justice. Les manifestants ont marqué une minute de silence à la mémoire des victimes de Neve Ya'acov.

ats/jop

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Le gouvernement israélien prive des "familles de terroristes" de certains droits

Le cabinet de sécurité israélien a annoncé dans la nuit de samedi à dimanche des mesures privant des "familles de terroristes" de certains droits, après deux attaques à Jérusalem-Est, dont une a fait sept morts vendredi soir.

Réuni en urgence samedi soir après ces attaques, le cabinet restreint a "arrêté une série de mesures pour [...] faire payer les terroristes et ceux qui les soutiennent", selon un communiqué officiel.

Le texte annonce la révocation des droits à la Sécurité sociale des "familles de terroristes qui soutiennent le terrorisme" ainsi que la discussion dimanche en Conseil des ministres d'un projet de loi visant à révoquer "les cartes d'identité israéliennes" de cette même catégorie de familles.

Les mesures annoncées sont dans la ligne des propositions de ses partenaires politiques d'extrême droite lui ayant permis de revenir au pouvoir fin décembre, à l'issue des législatives du mois précédent.

Elles risquent de s'appliquer en premier lieu à des Palestiniens ayant la nationalité israélienne (Arabes israéliens, selon l'appellation israélienne) et des Palestiniens ayant le statut de résidents de Jérusalem-Est (partie de la Ville sainte occupée et annexée par Israël) conférant à ces derniers un certain nombre de droits et d'obligations identiques à ceux des Israéliens.

Appel au calme de la Suisse

La Suisse "condamne fermement l'escalade de la violence et les pertes civiles en Cisjordanie et en Israël". Elle appelle "toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue", indique samedi le chef de la communication du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) Nicolas Bideau sur Twitter.

Vendredi soir, un Palestinien de 21 ans a tiré sur des passants près d'une synagogue dans le quartier de Neve Yaacov, tuant sept personnes avant d'être abattu. Samedi matin, un Palestinien de 13 ans a blessé par balles deux Israéliens à Silwan, à deux pas des remparts de la Vieille Ville.

Commises à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël, ces nouvelles violences surviennent sur fond de brusque escalade après la mort jeudi de neuf Palestiniens dont des combattants et une sexagénaire, dans un raid de l'armée israélienne à Jénine, en Cisjordanie occupée.

Le pape condamne la "spirale de la mort" grandissante au Proche-Orient

Le pape François a condamné dimanche la "spirale de la mort" grandissante au Proche-Orient, appelant les deux parties du conflit israélo-palestinien à s'engager dans "la recherche sincère de la paix".

"La spirale de la mort qui grandit jour après jour éteint les rares lueurs de confiance qui existent entre les deux peuples", a déploré le Pape après la prière de l'angélus du dimanche sur la place Saint-Pierre à Rome.