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Le tueur présumé de trois Kurdes à Paris mis en examen et placé en détention provisoire

L'homme soupçonné d'avoir tué trois Kurdes à Paris  mis en examen et placé en détention provisoire. [KEYSTONE - TERESA SUAREZ]
Mise en examen de l'homme de 69 ans qui a tué trois Kurdes à Paris / La Matinale / 1 min. / le 27 décembre 2022
L'homme de 69 ans, soupçonné d'avoir tué trois Kurdes et blessé trois autres personnes vendredi à Paris et qui a reconnu une "haine des étrangers pathologique", a été mis en examen lundi et incarcéré, a indiqué une source judiciaire.

Le suspect, conducteur de train retraité de nationalité française, a été mis en examen par un juge d'instruction pour assassinat et tentative d'assassinat en raison de la race, l'ethnie, la nation ou la religion, ainsi que pour acquisition et détention non autorisée d'arme, a précisé cette source.

Il a ensuite été placé en détention provisoire par un juge des libertés et de la détention (JLD), conformément aux réquisitions du parquet, selon la source judiciaire.

Refus de s'exprimer

Dans le box, l'homme, coquard à l'oeil gauche et vêtu d'une blouse d'hôpital bleu clair, est resté droit, le regard fixe et les bras croisés en attendant l'arrivée du JLD.

Encadré par une escorte de cinq policiers, le sexagénaire a confirmé son identité, puis donné son accord pour une audience à huis-clos.

Son avocat a simplement confirmé le placement en détention provisoire de son client, refusant de s'exprimer davantage.

Haine pathologique des étrangers

Le suspect avait été interpellé vendredi peu après avoir ouvert le feu avec une arme de poing dans la rue d'Enghien, dans le Xe arrondissement de Paris, devant un centre culturel kurde. Il a tué trois Kurdes et blessé trois autres hommes.

Lors de sa garde à vue, il reconnu devant les enquêteurs ressentir une "haine des étrangers devenue complètement pathologique" depuis un cambriolage à son domicile en 2016.

>> Relire : Les motivations racistes de l'attaque à Paris retenues par les enquêteurs

Sa garde à vue a été levée samedi en fin de journée et il a été conduit à l'infirmerie psychiatrique de la préfecture de police. Il a de nouveau été replacé en garde à vue dimanche après-midi avant d'être présenté lundi à un juge d'instruction du tribunal judiciaire de Paris.

>> Voir aussi l'interview de Dominique Sopo, président de SOS Racisme France, dans Forum :

France: assiste-t-on à un racisme de plus en plus décomplexé? Interview de Dominique Sopo
France: assiste-t-on à un racisme de plus en plus décomplexé? Interview de Dominique Sopo / Forum / 5 min. / le 26 décembre 2022

agences/vajo

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Marche blanche à Paris

Plusieurs centaines de personnes se sont réunies lundi rue d'Enghien, dans le Xe arrondissement de Paris, pour une marche en hommage aux trois Kurdes tués.

Des petits autels ont été érigés sur le trottoir, à l'endroit où les trois victimes ont été abattues, sur lesquels ont été déposés leur photographie ainsi que des bougies et des bouquets de fleurs.

Le cortège s'est élancé aux alentours de 12h30 en direction de la rue La Fayette, dans le même arrondissement de la capitale, où trois militantes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) avaient été tuées le 9 janvier 2013 à Paris.

Les manifestants scandaient en kurde "Nos martyrs ne meurent pas" et en français "Femmes, vie, liberté", et réclamant "vérité et justice".

La Turquie convoque l'ambassadeur de France

L'ambassadeur de France en Turquie a été convoqué lundi au ministère turc des Affaires étrangères. Ankara proteste contre ce qu'elle perçoit comme une "propagande anti-Turquie" en France, depuis le meurtre de trois Kurdes à Paris, selon une source diplomatique turque.

Ankara reproche notamment à Paris d'avoir laissé des partisans du PKK manifester dans les rues de Paris, certaines de leurs pancartes évoquant des liens entre la Turquie et le meurtrier français.

Des accusations reprises "par des représentants du gouvernement français et des politiciens", assure un diplomate, pour qui "le gouvernement français et certains politiciens ont été utilisés comme des instruments de propagande".