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Début des débats au procès des attentats djihadistes de Bruxelles

Ouverture à Bruxelles du procès des attentats de 2016 qui ont fait 32 morts et des centaines de blessés dans la capitale belge
Ouverture à Bruxelles du procès des attentats de 2016 qui ont fait 32 morts et des centaines de blessés dans la capitale belge / 19h30 / 2 min. / le 5 décembre 2022
La cour d'assises de Bruxelles a ouvert lundi les débats dans le procès de dix hommes accusés d'avoir participé aux attentats terroristes dans le métro et l'aéroport de Bruxelles le 22 mars 2016, qui ont fait 32 morts et plus de 300 blessés.

Le procès, qui doit s'étaler sur sept mois compte environ 1000 personnes parmi les parties civiles. Elles espèrent pouvoir comprendre le motif des attaques qu'elles ou leurs proches ont subies.

Ces attentats-suicides, revendiqués par le groupe Etat islamique (EI), ont été perpétrés par la cellule djihadiste déjà à l'origine des attaques du 13 novembre 2015 (130 morts à Paris et Saint-Denis).

Neuf hommes sont jugés à ce procès, dont Mohamed Abrini qui, selon les procureurs, s'est rendu à l'aéroport mais a fui sans faire détoner sa valise d'explosifs, et le Français Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos du 13-Novembre. Un dixième est jugé par défaut car il est présumé mort en Syrie.

>> Les précisions d'Isabelle Ory depuis Bruxelles :

Isabelle Ory a assisté à l'ouverture du procès des djihadistes à Bruxelles
Isabelle Ory a assisté à l'ouverture du procès des djihadistes à Bruxelles / 12h45 / 1 min. / le 5 décembre 2022

Déjà six condamnations à Paris

Six des dix accusés ont déjà été condamnés dans le procès-fleuve qui s'est achevé en juin en France pour les attentats du 13 novembre 2015 à Paris et au Stade de France. Abdeslam et Abrini ont chacun écopé d'une peine de prison à vie à Paris.

>> Lire à ce sujet : Salah Abdeslam condamné à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible

Face aux neuf accusés, dont deux comparaissant libres, seules quelques dizaines de victimes étaient présentes lundi sur le millier déjà recensé par la justice belge. Parmi ces parties civiles figurent des parents ou des proches des 32 morts, des personnes blessées par les explosions ou traumatisées par les "scènes de guerre" vécues ce jour-là.

Contrairement au procès de Paris, les accusés seront jugés par un jury populaire constitué vendredi dernier. Après avoir ouvert les débats, la présidente de la cour d'assises Laurence Massart s'est donc livrée à un long exercice de pédagogie à destination des jurés, 12 titulaires et 22 suppléants sur les 24 prévus. "Notre rôle, c'est de décider, trancher. On doit être impartiaux", a expliqué la magistrate.

Vives critiques d'un accusé

Alors que la présidente assurait que ce procès ne devait pas être "une vengeance d'Etat", Mohamed Abrini  a demandé la parole. "Ca ne passe pas! Ca fait sept ans que je subis une vengeance", a lancé l'accusé. Il a jugé "pitoyables" les conditions de transfert vers le palais de justice, marquées par des fouilles à nu et pertes de repère sensorielles avec les yeux bandés et "de la musique satanique à fond".

"Les choses doivent changer, sinon je garderai le silence jusqu'à la fin du procès", a mis en garde celui qui avait longuement parlé dans la procédure française du 13-Novembre.

Acte d'accusation de près de 500 pages

Après la lecture de l'acte d'accusation de 486 pages mardi, suivront les auditions de quelque 370 experts et témoins. Les accusés sont censés être interrogés à partir du 19 décembre et les premiers témoignages de victimes attendus à la mi-janvier. Les débats doivent durer "jusqu'à fin juin-début juillet", selon la présidente.

Une vue de la salle d'audience du procès des attentats du 22 mars 2016, devant la Cour d'assises de Bruxelles. [AFP - Eric LALMAND / BELGA]
Une vue de la salle d'audience du procès des attentats du 22 mars 2016, devant la Cour d'assises de Bruxelles. [AFP - Eric LALMAND / BELGA]

Tous les accusés sauf un encourent la réclusion à perpétuité pour "assassinats et tentatives d'assassinats terroristes". Un membre du groupe des logisticiens présumés, est poursuivi pour "participation aux activités d'un groupe terroriste" et risque jusqu'à dix ans ferme.

Les attentats de Bruxelles ont été revendiqués par le groupe État islamique et ont tué 15 hommes et 17 femmes originaires d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord. Trois des terroristes se sont fait exploser lors des attentats.

agences/cab

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