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Le Japon va enquêter sur la secte Moon, sous la loupe depuis la mort de Shinzo Abe

Le Premier ministre japonais ordonne une enquête sur la secte Moon. [Keystone - Sadayuki Goto/Kyodo News via AP]
Le chef du gouvernement japonais demande une enquête sur la secte Moon / Le 12h30 / 1 min. / le 17 octobre 2022
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a ordonné lundi l'ouverture d'une enquête gouvernementale sur l'Eglise de l'Unification ou secte Moon, un groupe religieux qui fait l'objet d'une attention accrue depuis l'assassinat en juillet de l'ancien dirigeant nippon Shinzo Abe.

L'assassin présumé de Shinzo Abe, Tetsuya Yamagami, en voulait à la secte Moon, à laquelle sa mère aurait fait d'importants dons, menant leur famille à la ruine. Le suspect considérait que l'ancien Premier ministre était proche de la secte.

>> Lire : L'ex-Premier ministre japonais Shinzo Abe a été assassiné en plein meeting

Le groupe a nié tout acte répréhensible, mais de nombreux anciens membres ont critiqué publiquement les pratiques de la secte Moon, accusée d'imposer des objectifs de dons à ses fidèles, et les révélations sur ses liens avec des personnalités politiques de premier plan au Japon ont contribué à faire baisser la cote de popularité du gouvernement de Fumio Kishida.

"De nombreuses victimes"

S'adressant lundi au Parlement, le Premier ministre a signalé "de nombreuses victimes" de cette Eglise et de groupes apparentés, qui se sont retrouvées dans la pauvreté ou confrontées à de graves problèmes familiaux.

"Les efforts déployés pour les aider sont encore insuffisants", a-t-il déclaré, c'est pourquoi "le gouvernement exercera son droit d'enquêter sur l'Eglise (de l'Unification) en vertu de la loi sur les organisations religieuses".

Le gouvernement souhaite également réviser certaines lois afin de faciliter l'annulation de contrats, et il "renforcera les initiatives pour prévenir des abus sur les enfants et aider les enfants des adeptes dans leur éducation et leur emploi", a déclaré Fumio Kishida.

Ordre de dissolution possible

L'investigation pourrait aboutir à un ordre de dissolution en vertu de la loi sur les organisations religieuses, qui ferait perdre à la secte Moon le statut de groupe religieux, ainsi que son exemption de taxes, mais elle pourrait continuer à fonctionner.

Selon des médias nippons, seuls deux groupes religieux au Japon ont déjà été visés par un tel ordre, dont l'un est la secte Aum Shinrikyo, qui avait perpétré l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995. Le gouvernement japonais hésiterait cependant à employer une telle mesure, par crainte d'attenter à la liberté de culte.

agences/lan

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