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L'Oktoberfest de Casablanca fait polémique au Maroc

RTSreligion (vidéo) - La toute première Oktoberfest au Maroc fait polémique
RTSreligion (vidéo) - La toute première Oktoberfest au Maroc fait polémique / RTSreligion / 2 min. / le 12 août 2022
La première édition marocaine de la Fête de la bière prévue le 28 octobre à Casablanca a suscité une polémique sans précédent dans le pays. L’événement organisé par la Chambre allemande du commerce et de l’industrie a provoqué un tollé dans ce royaume d’Afrique du Nord.

En Allemagne, l'Oktoberfest réunit à Munich chaque année en moyenne 6 millions de visiteurs sous de grandes tentes et de façon très festive.

Mais dans un pays où la religion de l'État est l'islam, sa seule annonce a fait l'objet d'un tollé, amplifié par les réseaux sociaux. Une pétition a même été lancée à son encontre. Car cet événement est considéré par plusieurs détracteurs comme "un acte odieux qui contredit la charia islamique et les coutumes marocaines".

Une pétition a été lancée contre la tenue d'une Fête de la bière à Casablanca. [change.org]
Une pétition a été lancée contre la tenue d'une Fête de la bière à Casablanca. [change.org]

Une manifestation privée

Face à cette levée de boucliers, les organisateurs ont retiré toute communication autour de cette fête marocaine mais maintiennent la manifestation. Ils soulignent qu'elle a un caractère privé puisqu'il faut une inscription préalable.

Ils précisent aussi qu'aucun aliment ne contiendra de la viande de porc et qu'une alimentation et des boissons halal seront proposées, mais aussi bien entendu de la bière. Car, pour eux, il s'agit avant tout d'un événement culturel qui présente une découverte de divers aspects de la culture allemande.

Débat sur la consommation d'alcool

Cette polémique au Maroc intervient au moment où un débat sur la consommation d'alcool est relancé. Le parti de la justice et du développement (parti de droite, d'idéologie islamiste) a fait savoir au Parlement son opposition à la tenue de cette manifestation. Car officiellement, le pays ne permet pas la vente et la consommation d'alcool aux musulmans, et en particulier aux mineurs, en vertu d'une loi qui date des années 60 mais qui devrait être révisée en 2023.

La disposition est jugée anachronique par rapport à la réalité. Il faudrait en effet fermer tous les bars, hôtels et restaurants du royaume, selon un avocat du barreau de Casablanca. Sans compter que cette consommation rapporte des centaines de millions de dirhams aux caisses de l'Etat.

Gabrielle Desarzens/lan

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