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Grève des médias publics en France contre le projet de suppression de la redevance

A Paris, plusieurs centaines de personnes ont manifesté le 28 juin pour la sauvegarde de l'audiovisuel public. [AFP - Riccardo Milani / Hans Lucas]
Grève des médias audiovisuels publics en France contre le projet suppression de la redevance / La Matinale / 1 min. / le 29 juin 2022
Refus de la suppression de la redevance, craintes plus larges face à des projets gouvernementaux jugés flous... Les radios et télévisions de l'audiovisuel public ont fait une grève "massive" mardi, avant des échéances politiques déterminantes pour leur avenir.

En raison de ce mouvement, la musique a tourné à plein sur France info, France Inter ou France Culture, les trois quarts des journalistes de Radio France censés travailler étant en grève, selon un de leurs syndicats, le SNJ.

Des sources internes à France Télévisions recensaient 45% de grévistes tous métiers confondus au sein du réseau France 3, du "jamais vu", et 25% au siège parisien.

JT raccourci

Conséquence: sur France 2, le JT de 13H, "solidaire" du mouvement, a été raccourci et des extraits de Télématin ont été rediffusés à la place de la matinale, une première en 30 ans.

Perturbations également sur les chaînes franceinfo et France 24, les salariés de France Médias Monde (France 24 et RFI) étant eux aussi appelés à se mobiliser par une intersyndicale CGT-CFDT-FO-SNJ-SUD-UNSA-CGC-CFTC, tout comme ceux d'Arte et de l'Ina.

A Paris, plusieurs centaines de personnes ont manifesté sous le soleil entre Montparnasse et l'Assemblée nationale, derrière une banderole clamant "Sauvons l'audiovisuel public".

Devant l'Assemblée, les manifestants ont reçu le soutien de députés Nupes, juste avant le début des travaux de la nouvelle assemblée élue en juin.

Suppression de la redevance

La fin de la redevance est inscrite dans le paquet de mesures sur le pouvoir d'achat, qui doit être présenté le 6 juillet en Conseil des ministres, pour un examen dans la foulée par les députés.

Mais le résultat des élections législatives de juin et l'affaiblissement de la majorité LREM rendent les débats plus incertains.

Si tout se passe selon ses plans, l'exécutif veut supprimer la redevance dès cet automne, au profit d'un budget courant sur plusieurs années.

Craintes pour l'indépendance

Cette mesure a été proposée par Emamnuel Macron pendant la campagne présidentielle, au titre du pouvoir d'achat. Mais selon ses opposants, elle menace le financement et l'indépendance de l'audiovisuel public.

D'un montant de 138 euros en métropole et 88 euros outre-mer, la redevance ne concerne que les foyers qui détiennent un téléviseur et s'avère d'autant plus stratégique que les chaînes de service public sont privées de publicité en soirée depuis 2009.

Sa suppression entraînera un manque à gagner de plus de 3 milliards d'euros, que l'Etat promet de compenser.

Craintes d'une grande fusion

Au-delà de la question de la redevance, les grévistes s'inquiètent pour l'avenir de l'audiovisuel public depuis qu'un rapport sénatorial LR publié le 8 juin a lancé l'idée d'une grande fusion entre France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l'Ina.

afp/cab

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