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La police texane reconnaît qu'elle aurait dû intervenir plus tôt à Uvalde

L'inaction de la police est au centre des questions après la fusillade d'Uvalde au Texas
L'inaction de la police est au centre des questions après la fusillade d'Uvalde au Texas / 19h30 / 2 min. / le 28 mai 2022
La police a pris une "mauvaise décision" en n'entrant pas rapidement dans l'école d'Uvalde où s'était retranché dans une classe un tireur qui y a commis un massacre, a reconnu vendredi un haut responsable texan. Les forces de l'ordre ont attendu une heure dehors.
Steven McCraw a reconnu que la police aurait dû intervenir plus tôt. [Keystone/AP - Wong Maye-E]
Steven McCraw a reconnu que la police aurait dû intervenir plus tôt. [Keystone/AP - Wong Maye-E]

"Avec le recul, maintenant, bien sûr que ce n'était pas la bonne décision. C'était la mauvaise décision, point final", a déclaré Steven McCraw, directeur du département de la sécurité publique du Texas, lors d'une conférence de presse tendue. "Si je pensais que ça pouvait aider, je m'excuserais", a-t-il dit, très ému.

Dix-neuf agents sur place ont attendu une unité d'intervention de la police aux frontières, environ une heure après que le tireur se fut introduit mardi dans le bâtiment. L'adolescent d'à peine 18 ans a tué 19 enfants et deux enseignantes. Pressé par les journalistes d'expliquer ce délai d'intervention, très critiqué, le responsable a affirmé que les forces de l'ordre pensaient "qu'il n'y avait peut-être plus de survivant".

La police a pourtant reçu de nombreux appels de plusieurs personnes se trouvant dans les deux salles de classe touchées, dont un d'une enfant à 12h16, plus d'une demi-heure avant l'intervention de la police à 12h50, prévenant que "huit à neuf élèves étaient vivants", a déclaré Steven McCraw.

"Bonne nuit"

Dans un témoignage inédit, une élève survivante de 11 ans a ainsi raconté à CNN avoir, avec un camarade, récupéré le téléphone portable d'une professeure morte pour appeler la police et leur demander d'intervenir.

Cette élève a décrit hors caméra à la chaîne américaine l'irruption du tireur dans la classe alors que son enseignante allait fermer la porte. Selon elle, celui-ci a regardé l'institutrice, lui a dit "bonne nuit" puis lui a tiré dessus, avant d'abattre sa collègue puis des élèves. Il s'est ensuite rendu dans l'autre salle de classe.

D'autres enfants ont raconté avoir essayé de "faire le mort" pour survivre ou s'être couvert du sang d'un camarade pour le faire croire au tireur. Sa professeure, qui a été blessée pendant l'attaque mais a survécu, chuchotait aux élèves de "rester calmes" et de ne "pas bouger".

Donald Trump à Houston

A quelques heures de route d'Uvalde, le premier lobby américain des armes, la National Rifle Association (NRA), a lancé sa convention annuelle à Houston, secouée par une polémique due au timing de l'événement.

>> Lire également : Grand-messe des militants pro-armes au Texas, trois jours après la tuerie d'Uvalde

"Ces tragédies nous tordent l'estomac", a déclaré vendredi Wayne LaPierre, le dirigeant de la NRA, en ouverture de la conférence. Mais "restreindre les droits humains les plus basiques permettant aux Américains de se défendre n'est pas la solution, et ne l'a jamais été", a-t-il ajouté.

Donald Trump a ensuite pris la parole pour réaffirmer son attachement aux armes, qui permettent selon lui de faire face au "mal". "L'existence du mal dans notre société n'est pas une raison pour désarmer des citoyens respectueux de la loi", a déclaré l'ancien président républicain. "L'existence du mal est la raison pour laquelle il faut armer les citoyens respectueux de la loi", a-t-il assuré.

ats/gma

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"C'est trop, je veux rentrer", témoigne une Suissesse vivant au Texas

Installée au Texas depuis 15 ans, Delphine Montandon est sous le choc de cette énième tuerie. Cette Suissesse dit avoir peur pour ses trois enfants.

"En tant que parent, on ne devrait pas vivre sur la peur d'envoyer nos enfants à l'école. Une école est censée être un endroit pour apprendre, un lieu de sécurité", confie-t-elle à la RTS.

"Les lois américaines ne vont pas changer. J'habite dans le Texas. Ici, le gouverneur a passé une loi qui stipule que maintenant tout le monde peut acheter une arme à feu à partir de 18 ans sans montrer son casier judiciaire, rien. On achète une arme à feu comme vous allez à la Migros", image Delphine Montandon.

Celle-ci dit vouloir rentrer en Suisse. "C'est trop de vivre dans un pays où mes enfants sont plus en danger que moi. J'aimerais rentrer."

>> Le témoignage de Delphine Montandon :

Le témoignage d'une Suissesse vivant au Texas. [RTS]
Le témoignage d'une Suissesse vivant au Texas / L'actu en vidéo / 59 sec. / le 28 mai 2022