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Après l'avoir suspendu, Kais Saied a dissous le Parlement en Tunisie

Le président tunisien Kais Saied (ici, en février 2020). [Pool/Reuters - Fethi Belaid]
Après l'avoir suspendu, Kais Saied a dissous le Parlement en Tunisie / La Matinale / 1 min. / le 31 mars 2022
Le président tunisien Kais Saied a annoncé mercredi la dissolution du Parlement, huit mois après l'avoir suspendu pour s'arroger les pleins pouvoirs en juillet 2021. Lors d'une séance virtuelle, les députés venaient de voter l'annulation des mesures exceptionnelles.

Kais Saied a fait part de sa décision lors d'une réunion du Conseil de sécurité nationale qu'il a présidée. "J'annonce aujourd'hui en ce moment historique la dissolution de l'Assemblée des représentants du peuple pour préserver l'Etat et ses institutions et pour préserver le peuple tunisien", a déclaré le chef de l'Etat dans une vidéo diffusée par la présidence.

L'annonce est intervenue quelques heures après que 120 députés (sur 217) ont bravé la suspension du Parlement en organisant une séance virtuelle. Ils ont répondu à l'appel du Bureau de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP), instance qui regroupe la présidence du Parlement et des représentants des partis y siégeant.

Appel pour des élections anticipées

Cette séance était présidée par l'indépendant Tarek Fertiti, vice-président du Parlement. Le président de l'ARP, Rached Ghannouchi, également chef du parti Ennahdha, n'était pas présent.

Cent seize des députés, dont des élus d'Ennahdha et des indépendants, ont voté en faveur d'un projet de loi visant à annuler les mesures exceptionnelles prises par Kais Saied. Ils ont appelé en outre à l'organisation d'élections législatives et présidentielle anticipées pour sortir de la crise politique et socio-économique.

Le prétexte d'un blocage politique

Elu fin 2019, le président tunisien s'était arrogé les pleins pouvoirs le 25 juillet dernier après des mois de blocage politique. Il avait alors limogé le Premier ministre et suspendu le Parlement dominé par le parti d'inspiration islamiste Ennahdha, sa bête noire.

Le 22 septembre, le chef de l'Etat avait officialisé ses pleins pouvoirs par des "mesures exceptionnelles" qui prolongeaient la suspension du législatif. Elles lui permettent aussi de légiférer par décret, de présider le Conseil des ministres et d'amender les lois.

afp/oang

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