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Jair Bolsonaro diabolise son "ennemi" Lula avant la présidentielle au Brésil

Jair Bolsonaro lors de son meeting à Brasilia, 27.03.2022. [AP/Keystone - Eraldo Peres]
Jair Bolsonaro brandit le spectre du "mal" pour contrer son adversaire Lula / Le Journal horaire / 1 min. / le 28 mars 2022
Toujours largement devancé dans les sondages au Brésil par le candidat de gauche Lula da Silva, Jair Bolsonaro a opté pour la diabolisation de son unique concurrent sérieux en vue de l'élection d'octobre. L'actuel président a dit vouloir combattre "le mal" et a parlé d'un "ennemi" lors d'un meeting à Brasilia.

Jair Bolsonaro a attaqué son adversaire dans son discours, mais sans jamais le nommer. Le Brésil devra choisir à la prochaine élection présidentielle d'octobre entre "le bien et le mal", a déclaré dimanche le chef de l'Etat d'extrême droite devant une foule nettement moins nombreuse qu'espéré.

"Notre ennemi n'est pas extérieur, il est intérieur. Ce n'est pas une lutte entre la droite et la gauche, c'est une lutte entre le bien et le mal et nous allons gagner", a lancé le futur candidat à sa réélection à des supporteurs qui portaient souvent un t-shirt "Bolsonaro 2022", même si la campagne ne doit commencer que le 16 août.

Encore 17 points d'avance pour Lula

L'ex-président Inacio Lula da Silva reste largement en tête des intentions de vote, même si Jair Bolsonaro a réduit un peu l'écart D'après le dernier sondage de l'institut Datafolha publié jeudi dernier, 43% des Brésiliens voteraient pour Lula au premier tour, contre 26% pour Jair Bolsonaro. L'écart est donc passé de 26 à 17 points par rapport au dernier sondage de cet institut de référence publié à la mi-décembre (48% pour Lula, 22% pour Bolsonaro).

Datafolha précise néanmoins que les deux sondages ne sont pas totalement comparables. Les noms suggérés aux personnes interrogées ont en effet changé d'une enquête à l'autre, certains candidats pressentis ayant abandonné la course présidentielle.

"Ce n'est pas parce qu'un sondage mensonger est publié mille fois que quelqu'un sera élu président", a attaqué Jair Bolsonaro sous les applaudissements.

Le souvenir des années de croissance économique

Le chef de l'Etat est très critiqué pour la façon dont son gouvernement a géré la pandémie de coronavirus, qui a fait plus de 650'000 morts au Brésil. La situation économique est également mauvaise, avec une inflation galopante qui plombe le pouvoir d'achat des plus pauvres. Jair Bolsonaro multiplie depuis des mois les aides sociales et les valorisations salariales (lire encadré), gagnant quelques points de popularité.

Mais pour la population brésilienne, Lula représente toujours des années de forte croissance économique.

oang avec afp

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La victoire d'un autre candidat jugée improbable

Pour l'institut Datafolha, les autres candidats à la présidentielle demeurent sous le seuil des 10% et l'option d'une "troisième voie" reste pour le moment improbable.

L'ex-juge anticorruption Sergio Moro, ancien ministre de la Justice du gouvernement Bolsonaro, arrive troisième (8%), suivi par Ciro Gomes (centre gauche, 6%) et par le gouverneur de centre droit de Sao Paulo Joao Doria (2%).

"Avec l'échec de la candidature de Moro, beaucoup d'électeurs de droite se sont rendu compte que le seul moyen d'éviter le retour au pouvoir du Parti des Travailleurs (PT, de Lula) est de voter Bolsonaro", explique l'analyste politique Creomar De Souza, du cabinet de consultants Dharma.

Un plan à 30 milliards pour l'économie

Jair Bolsonaro a annoncé le 18 mars un plan visant à injecter plus de 150 milliards de réaux (30 milliards de dollars) dans l'économie, à destination des plus démunis.

Le programme vise à "augmenter le pouvoir d'achat des Brésiliens, en particulier ceux à faibles revenus", avait déclaré la présidence dans un communiqué.

Les mesures comprennent le versement anticipé d'un complément de salaire (13e mois) pour les retraités, l'autorisation d'utiliser les ressources d'un fonds de garantie des travailleurs réservé aux cas de licenciement ou de situations exceptionnelles, et des facilités d'accès aux crédits.