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Trois cosmonautes russes ont rejoint la station spatiale internationale

Une nouvelle équipe de cosmonautes russes rejoint la station spatiale internationale. [Keystone]
Une nouvelle équipe de cosmonautes russes rejoint la station spatiale internationale / Le Journal horaire / 23 sec. / le 18 mars 2022
Une équipe de trois cosmonautes russes a rejoint vendredi la Station spatiale internationale (ISS) où la collaboration entre Moscou et Washington se poursuit à 400 km au-dessus de la Terre, malgré un contexte extrêmement tendu entre les deux pays en raison de la guerre en Ukraine.

Le commandant Oleg Artemiev, accompagné de deux nouveaux venus dans l'ISS, Denis Matviev et Sergueï Korsakov, ont arrimé à 20h13 leur vaisseau Soyouz à la station orbitale après un voyage de trois heures et dix minutes depuis le pas de tir de Baïkonour, au Kazakhstan.

Les trois cosmonautes, de gauche à droite: Denis Matviev, le commandant Oleg Artemiev et Sergueï Korsakov. [Keystone - Irina Spektor]
Les trois cosmonautes, de gauche à droite: Denis Matviev, le commandant Oleg Artemiev et Sergueï Korsakov. [Keystone - Irina Spektor]

Ils doivent effectuer une mission de six mois et demi et vont remplacer trois autres membres actuellement présents à bord de la station, les cosmonautes russes Piotr Doubrov et Anton Chkaplerov et l'astronaute américain Mark Vande Hei, qui regagneront la Terre le 30 mars.

Quatre autres membres d'équipage resteront à bord avant la prochaine rotation: les trois astronautes américains Tom Marshburn, Raja Chari et Kayla Barron et l'Allemand Matthias Maurer, de l'Agence spatiale européenne, arrivés en novembre dernier pour une mission de six mois.

>> Lire aussi : Les répercussions spatiales de la guerre en Ukraine

L'Ukraine, une mise à l'épreuve

Lancée en 1998, l'ISS, plate-forme spatiale de recherche scientifique, tourne en orbite à 400 km environ au-dessus de la Terre. Elle est constamment occupée depuis novembre 2000 et gérée en partenariat par la Russie et les Etats-Unis, ainsi que le Canada, le Japon et 11 pays européens.

L'antagonisme opposant actuellement Moscou et Washington en raison de l'invasion de l'Ukraine par l'armée russe et des mesures de représailles économiques imposées à la Russie par les Occidentaux met à l'épreuve la solidité de cette collaboration russo-américaine.

Dans le cadre des sanctions américaines, le président Joe Biden a ordonné de restreindre les exportations de composants high-tech à la Russie afin de "dégrader" l'industrie aérospatiale russe, notamment son programme spatial.

Des manches à balai pour décoller

Dmitri Rogozine, le directeur général de l'agence spatiale russe Roscosmos, a réagi en laissant entendre dans une série de tweets que ces sanctions pourraient "détruire" le travail d'équipe de l'ISS et conduire à la chute incontrôlée de la station orbitale.

Le patron de Roscosmos a également annoncé, entre autres mesures, la fin des lancements de fusées russes depuis le cosmodrome de Kourou, en Guyane française. Il a également déclaré que la Russie cesserait de fournir des lanceurs à la Nasa et suggéré aux astronautes américains d'utiliser des manches à balai pour se placer en orbite.

Ces saillies ont incité certains experts à préconiser de mettre un terme à cette coopération spatiale inédite entre Russes et Américains, justement pensée pour réduire les frictions entre Moscou et Washington après la guerre froide.

Travail avec professionnalisme

Contactée par Reuters, Ann Kapusta, directrice exécutive de la Space Frontier Foundation et ancienne chercheuse pour la Nasa, a jugé "toxique" le comportement de Dmitri Rogozine, qui montre selon elle "qu'il n'y a pas de distance entre Roscosmos et la machine de guerre de (Vladimir) Poutine".

Les responsables de la Nasa, l'agence spatiale américaine, assurent pour leur part que les membres d'équipage de l'ISS, informés des événements qui se déroulent sur Terre, continuent quelle que soit leur nationalité de travailler avec professionnalisme. Les tensions géopolitiques, ajoute la Nasa, n'ont pas contaminé la station spatiale internationale.

Reuters/jfe

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