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Le procès des attentats de Paris à nouveau reporté d'une semaine

Salah Abdeslam croqué par une dessinateur le premier jour du procès des attentats du 13-Novembre, le 8 septembre 2021 à Paris. [AFP - Benoît Peyrucq]
Le procès des attentats du 13 Novembre a repris devant la cour d'assises spéciale de Paris / Le Journal horaire / 30 sec. / le 6 janvier 2022
Le procès des attentats du Bataclan a brièvement repris jeudi devant la cour d'assises spéciale de Paris avant d'être reporté au 11 janvier en début de soirée. La Cour a accepté une demande de contre-expertise médicale réclamée par les avocats de Salah Abdeslam.

Seul membre encore en vie des commandos djihadistes ayant fait 130 morts à Paris et Saint-Denis le 13 novembre 2015, Salah Abdeslam n'était plus apparu dans le box depuis le 25 novembre, refusant, comme Osama Krayem (lire plus bas), de s'y présenter pour protester contre l'absence physique à la barre d'enquêteurs belges.

Salah Abdeslam a ensuite été testé positif au Covid-19 le 27 décembre. Mardi 4 janvier, le procès avait brièvement repris une première fois, après une pause de quinze jours. Mais comme le principal accusé était toujours placé à l'isolement après son test positif, l'audience avait été suspendue jusqu'à jeudi.

Volonté de ne plus s'exprimer

Un complément d'expertise médicale ordonné par le président de la cour d'assises spéciale Jean-Louis Périès avait alors confirmé que le principal accusé était "apte à assister aux audiences de la cour d'assises". L'audience a donc repris une deuxième fois, ce jeudi à 12h55.

Elle a immédiatement été temporairement suspendue pour faire constater par un huissier le refus de comparaître d'un autre accusé, le Suédois Osama Krayem, dont l'interrogatoire était prévu dans la journée. Son avocate avait auparavant expliqué que son client avait "pris la décision de ne plus s'exprimer jusqu'à la fin des débats".

Le président président de la cour d'assises spéciale a toutefois indiqué qu'en raison de l'interrogatoire prévu d'Osama Krayem, il était "contraint d'utiliser la force publique pour le faire comparaître dans le box". Le magistrat a ensuite demandé au chef d'escorte d'aller le chercher.

"Ce procès est une illusion"

L'une des avocates du Suédois de 29 ans, Me Margaux Durand-Poincloux, a demandé à lire une lettre écrite par son client pour expliquer sa position à la cour.

"Dans un premier temps, je souhaitais m'exprimer devant cette cour. J'ai vu comment se déroulaient les débats et j'ai perdu espoir", y écrit Osama Krayem. "Nous faisons tous semblant, ce procès est une illusion", ajoute-t-il. "Je ne pense plus aujourd'hui que le fait que je comparaisse change quoi que ce soit, c'est pour cela que j'ai pris la décision de ne plus m'expliquer".

Interrogatoire sur le fond du dossier

Au terme de près de quatre mois d'audience marqués par les auditions de rescapés des attaques et de leurs proches, le procès entre dorénavant dans une nouvelle phase, celle de l'interrogatoire sur le fond du dossier des 14 accusés présents (six autres, donc cinq présumés morts, sont jugés en leur absence). Le procès doit s'achever fin mai.

afp/hkr/vic

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