Alexandre Benalla, ex-proche collaborateur d'Emmanuel Macron, condamné pour violences volontaires
L'ex-proche collaborateur du président français, aujourd'hui âgé de 30 ans et reconverti dans le privé, était poursuivi pour 12 infractions, au premier chef pour "violences en réunion" et "immixtion dans la fonction de policier" lors d'une manifestation en 2018 à Paris.
"Vous avez été investi d'une certain pouvoir, réel au regard de vos fonctions, supposé du fait de votre proximité avec le président de la République", a déclaré la juge à l'énoncé du jugement.
"Sentiment d'impunité"
"Vous avez trahi la confiance qui vous a été faite par cette nomination", a-t-elle poursuivi.
La magistrate a souligné le "sentiment d'impunité et de toute-puissance" du prévenu, qui a été en outre reconnu coupable d'avoir utilisé frauduleusement ses passeports diplomatiques après son licenciement, d'avoir fabriqué un faux document pour obtenir un passeport de service et d'avoir illégalement porté une arme en 2017.
La peine est sévère, allant bien au-delà des réquisitions de l'accusation en septembre. Cette peine pourra être effectuée à domicile sous surveillance électronique.
Violences lors du 1er-Mai
Alexandre Benalla avait été identifié par le journal Le Monde le 18 juillet 2018 sur une vidéo où il apparaissait, avec un casque des forces de l'ordre, en train de brutaliser une femme et un homme, place de la Contrescarpe à Paris, à l'issue d'une journée de manifestations du 1er-Mai émaillée de violences.
Membre du cabinet présidentiel, le jeune homme, 26 ans à l'époque, avait été intégré ce jour-là dans le dispositif policier en tant que simple observateur.
L'article avait déclenché un séisme politique, dont les répliques avaient secoué le sommet de l'Etat pendant de longs mois, de révélations de la presse en commissions parlementaires.
Appel de sa condamnation
Alexandre Benalla, qui a protesté de son innocence lors du procès en septembre, va faire appel de sa condamnation, a indiqué son avocate sur BFMTV.
"Je tiens à dire aussi que nous avons été particulièrement choqués (...) par la sévérité inouïe de la peine, en totale disproportion avec les faits en cause", a déclaré Me Jacqueline Laffont.
L'ancien membre du cabinet présidentiel a vu sa peine assortie d'une amende de 500 euros, d'une interdiction de fonction publique pendant cinq ans et de port d'arme pendant dix ans, avec confiscation de celles qu'il possède.
agences/lan