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Une loi contre l'homophobie bloquée par le Sénat en Italie

Des manifestants portent un drapeau arc-en-ciel géant lors de la Gay Pride à Rome, le 11 juin 2016. [AFP - Giuseppe Ciccia / NurPhoto]
Une loi contre l'homophobie bloquée par le Sénat en Italie / Le Journal horaire / 30 sec. / le 27 octobre 2021
Le Sénat italien a bloqué mercredi un projet de loi controversé contre l'homophobie. Les partis de droite et le Vatican s'y opposent farouchement.

La loi Zan, du nom du député Alessandro Zan du Parti démocrate (PD), de centre-gauche, visait à punir les actes de discrimination et d'incitation à la violence à l'encontre des gays, des lesbiennes, des transgenres et des personnes handicapées.

Lors d'un vote secret à l'appel des partis d'extrême droite de la Ligue et de Fratelli d'Italia (FDI), la Chambre haute a empêché par 154 voix contre 131 son adoption définitive par le Parlement, la chambre des députés l'ayant adoptée en novembre dernier.

"Page noire pour la démocratie"

Ce projet de loi, dans une nouvelle mouture, ne pourra pas être présenté au Sénat avant six mois, selon les règles parlementaires italiennes.

Le blocage de ce projet est "une page noire pour la démocratie et les droits. Le Sénat a décidé de rester loin des exigences réelles" du pays, a réagi Alessandro Zan.

Les détracteurs de la loi estimaient qu'elle risquait de mettre en danger la liberté d'expression et qu'elle aurait ouvert la voie à la propagande homosexuelle dans les écoles, des arguments rejetés par le député.

>> Revoir le sujet du 19h30 sur la loi contre l'homophobie en Italie, qui divise fortement la majorité politique et crispe le Vatican :

En Italie, une proposition de loi contre l'homophobie divise fortement la majorité politique et crispe le Vatican.
En Italie, une proposition de loi contre l'homophobie divise fortement la majorité politique et crispe le Vatican. / 19h30 / 2 min. / le 13 juillet 2021

Plainte diplomatique du Vatican

En juin, le Vatican avait pris une mesure sans précédent en déposant une plainte diplomatique officielle contre la loi, estimant qu'elle violait le Concordat, le traité bilatéral entre l'Italie et le Saint-Siège.

Le Vatican s'inquiétait notamment du fait qu'en vertu de la loi sur l'homophobie, les catholiques risquaient d'être poursuivis pour avoir exprimé des opinions en faveur des structures familiales hétérosexuelles traditionnelles.

En réponse, le chef du gouvernement Mario Draghi avait déclaré que le Parlement était "libre" de légiférer sur cette question, car l'Italie "est un État laïque, pas un État confessionnel".

ats/iar

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