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Grève générale en Haïti pour protester contre les enlèvements

Les rues de Port-au-Prince étaient désertes lundi suite à la grève générale. [AP Photo - Joseph Odelyn]
Grève générale à Haïti pour protester contre les enlèvements / Le Journal horaire / 27 sec. / le 19 octobre 2021
Les habitants et habitantes de la capitale haïtienne ont exprimé lundi leur colère face à la criminalité des gangs qu'ils subissent depuis des mois. La population a massivement répondu l'appel à la grève générale qui avait été lancé pour dénoncer l'insécurité qui règne dans le pays.

Lancé la semaine dernière, l'appel à la grève générale a pris un écho particulier après l'enlèvement d'un groupe de missionnaires et de membres de leurs familles -- 16 citoyens américains et un citoyen canadien -- samedi dans une zone périurbaine à l'est de Port-au-Prince.

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"Cela fait des mois que l'on appelle à l'aide et qu'on n'a aucune sécurité face aux kidnappings, on a lancé un appel général à la population pour suspendre toute activité", explique à l'AFP Méhu Changeux, président de l'association des propriétaires et des chauffeurs d'Haïti.

"Les bandits dépassent les bornes: ils kidnappent, ils violent les femmes, ils font tout ce qu'ils veulent... Ça suffit", dénonce le syndicaliste.

Rues désertes

Commerces, écoles et administrations étaient donc fermés lundi dans la capitale haïtienne dont les rues étaient exceptionnellement désertes, ont constaté des journalistes de l'AFP, mais les activités scolaires ont été maintenues dans quelques villes de province, selon les médias locaux.

De rares véhicules de police circulaient à Port-au-Prince sur les principaux axes routiers de la ville où le calme régnait, et seule une barricade de pneus enflammés a été observée par un photographe de l'AFP.

Explosion du nombre d'enlèvement

Les gangs, qui contrôlent depuis des années les quartiers les plus pauvres de la capitale haïtienne, ont étendu ces dernières années leur pouvoir sur Port-au-Prince et ses environs, où ils multiplient les enlèvements crapuleux.

Plus de 600 cas d'enlèvements ont été recensés sur les trois premiers trimestres de 2021 contre 231 à la même période en 2020, selon le Centre d'analyse et de recherche en droits humains.

Exigeant des rançons dépassant parfois le million de dollars, les gangs n'hésitent pas à réclamer des décennies de salaire à des familles vivant sous le seuil de pauvreté.

Depuis des années, une profonde crise politique paralyse le développement économique d'Haïti. L'assassinat, le 7 juillet, du président Jovenel Moïse par un commando armé dans sa résidence privée a plongé encore davantage ce pays pauvre dans l'incertitude.

afp/asch

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