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Un Iranien accusé d'exécutions de masse face à la justice à Stockholm

Des membres de l'organisation des Moudjahidine du peuple devant le tribunal de Stockholm. [Keystone/EPA - Stefan Jerrevang]
Ouverture en Suède du procès d'un Iranien accusé d'exécution de masse en 1988 / Le 12h30 / 1 min. / le 10 août 2021
Un ancien responsable iranien, accusé d'être impliqué dans des exécutions de masse d'opposants ordonnées par l'ayatollah Khomeini en 1988, est jugé à partir de mardi en Suède. Il s'agit d'une première dans ce dossier très sensible.

Hamid Noury, 60 ans, a été arrêté en novembre 2019 à l'aéroport de Stockholm à l'occasion d'une visite en Suède. Il se trouve depuis en détention provisoire.

Selon le parquet suédois, Hamid  Noury a, entre le 30 juillet et le 16 août 1988, "intentionnellement ôté la vie à un très grand nombre de prisonniers sympathisants ou appartenant aux Moudjahidine du peuple" visés par un ordre d'exécution de l'ayatollah Khomeini, fondateur de la République islamique d'Iran, après les attaques commises par le mouvement contre le régime à la fin de la guerre entre l'Iran et l'Irak (1980-88).

Manifestation devant le tribunal

Son procès s'est ouvert mardi matin devant le tribunal de Stockholm. L'accusé, vêtu d'une tenue claire, est apparu calme, le sourire facile, accompagné de ses deux avocats. Trois journées d'audience sont prévues cette semaine pour ce procès fleuve qui doit durer jusqu'en avril 2022. Des dizaines de témoins seront appelés à la barre.

Plusieurs centaines de personnes - principalement des partisans des Moudjahidine du Peuple - se sont rassemblées devant le tribunal avant l'ouverture du procès. Elles ont exhorté la justice suédoise et internationale à condamner le nouveau président iranien Ebrahim Raïssi.

Hamid Noury occupait à l'époque des fonctions d'assistant auprès de l'adjoint au procureur à la prison iranienne de Gohardasht à Karaj. Il comparaît notamment pour "crimes de guerre" et "meurtres", en vertu de la compétence universelle de la justice suédoise pour ces chefs.

Ebrahim Raïssi mis en cause

Selon Anna Wester, du tribunal de Stockholm, ce procès d'envergure internationale constitue une première dans l'histoire des deux pays. L'affaire est très sensible en Iran, des militants accusant des responsables aujourd'hui au gouvernement d'y avoir joué un rôle: comme Ebrahim Raïssi, accusé par Amnesty International d'avoir été membre d'une "Commission de la mort", à l'origine des exécutions.

>> Lire : L'ultraconservateur Ebrahim Raïssi intronisé à la tête de l'Iran

Interrogé en 2018 et en 2020 sur ces exécutions, Ebrahim Raïssi a nié y avoir été impliqué. Il a toutefois rendu "hommage" à l'"ordre" donné selon lui par l'ayatollah Khomeini de procéder à cette épuration.

ats/ther

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