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McCain se résout à descendre dans l'arène

Tout est prêt pour le débat très attendu dans le Mississippi.
Tout est prêt pour le débat très attendu dans le Mississippi.
Alors que le plan de sauvetage financier de 700 milliards de dollars prévu par Washington n'a toujours pas été entériné, John McCain a annoncé qu'il participera finalement comme prévu au premier débat télévisé avec Barack Obama.

"Nous allons au débat", a déclaré une conseillère de John
McCain, Nicolle Wallace. Le débat qui devait être retransmis sur la
plupart des grands réseaux télévisés américains et regardé par
plusieurs dizaines de millions de téléspectateurs, est considéré
comme un événement majeur de la campagne présidentielle américaine.
Les électeurs toujours indécis sont la cible des deux camps.

Barack Obama a quitté Washington en fin de matinée pour Oxford
(Mississippi, sud) où est prévu le débat vendredi à 20h locales (1h
GMT samedi). John McCain avait brusquement décidé mercredi de
suspendre sa campagne pour s'occuper de la crise du système
financier américain et réclamé un report du débat. Il avait
affirmé, quelques jours auparavant, que "les fondamentaux de
l'économie étaient solides".

Candidats "optimistes"

L'annonce de la suspension de sa campagne était survenue alors
que plusieurs sondages décelaient une baisse sensible des
intentions de vote en sa faveur. Les deux candidats à la présidence
des Etats-Unis se sont retrouvés jeudi à la Maison Blanche, à
l'initiative du président George W. Bush, pour discuter des moyens
de parvenir à une solution à la crise du secteur bancaire.



Le plan de sauvetage proposé par le gouvernement et négocié par le
Congrès prévoit d'injecter 700 milliards de dollars dans le système
bancaire américain. Plusieurs médias américains rapportaient
vendredi que John McCain était resté silencieux pendant une
quarantaine de minutes au cours de cette réunion avant, selon le
New York Times, de tenir de vagues propos sur le plan de sauvetage.
La réunion s'est terminée sans accord (lire ci-contre).



Cependant, à quelques heures de leur débat, chacun des deux
candidats s'est déclaré vendredi "optimiste" quant à l'obtention
d'un accord sans esprit partisan. Des chefs de file du parti
démocrate, dont la présidente de la Chambre des représentants Nancy
Pelosi, ont néanmoins jugé les républicains responsables de
l'impasse actuelle, alors que le président Bush a réitéré vendredi
matin la nécessité d'adopter rapidement ce plan.

Obama, débateur expérimenté

Christopher Dodd, président de la commission des Affaires
bancaires du Sénat, les a accusés de vouloir sauver la campagne de
John McCain avant l'économie américaine. Le débat entre les
candidats à la présidentielle, qui doit durer 90 minutes, devait
être consacré aux questions internationales et de sécurité
nationale mais la crise financière devait sans doute être
abordée.



Barack Obama a l'avantage du nombre. Il a participé à 21 débats
télévisés dont six, parfois tendus, en tête à tête avec sa rivale
démocrate Hillary Clinton. John McCain a participé à 16 débats
télévisés durant les primaires mais jamais en face-à-face. Les deux
candidats et leurs conseillers les ont décortiqués soigneusement
pour débusquer les faiblesses de l'adversaire.



L'équipe du sénateur de l'Illinois a aussi regardé ceux datant de
2000 quand John McCain s'était lancé pour la première fois dans la
course à la Maison Blanche. Deux autres débats entre Obama et
McCain suivront, les 7 et 15 octobre. Les candidats à la
vice-présidence, Joe Biden et Sarah Palin seront quant à eux face à
face le 2 octobre à l'occasion de leur unique débat télévisé. Il
restait vendredi 39 jours avant l'élection présidentielle du 4
novembre.



agences/ps

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Les tractations se poursuivent

George W. Bush a de nouveau souligné vendredi l'urgence d'un plan de sauvetage des banques, alors que les parlementaires républicains de la Chambre ont brouillé les débats en proposant un contre-projet à celui de l'administration.

La proposition des républicains a dérouté les démocrates, qui avaient annoncé un accord jeudi midi, mais aussi l'administration Bush à l'origine de ce plan qui doit permettre le déblocage de 700 milliards de dollars d'argent des contribuables pour racheter les créances douteuses des banques.

"Nous avons besoin d'un plan de sauvetage" a insisté le président Bush dans une brève allocution depuis la Maison Blanche, appelant les parlementaires à "agir rapidement".

Les élus américains, qui devaient partir en vacances parlementaires vendredi jusqu'à la présidentielle du 4 novembre, resteront en session le temps de trouver un accord sur le plan de sauvetage du système financier, a annoncé le chef de la majorité au Sénat, Harry Reid, lors d'un point presse. "Il n'y pas de raison qu'on n'y parvienne pas", a-t-il dit.

Le sénateur Christopher Dodd, président de la commission des Affaires bancaires du Sénat, a brandi vendredi devant la presse un document de plusieurs dizaines de pages qu'il a présenté comme le résultat de sept jours de négociations.

"Il y a deux ou trois principes qui ne sont pas négociables. Les termes sont négociables mais pas les principes", a dit Christopher Dodd en présentant le document.

Parmi ces principes, il cité les limitations aux indemnisations des responsables d'entreprises et la protection des contribuables".

Jeudi, les responsables républicains de la Chambre ont suggéré, au cours d'une réunion à la Maison Blanche avec le président Bush et les deux candidats à sa succession John McCain et Barack Obama, la mise en place d'un système d'assurance financé par les banques pour venir en aide aux propriétaires immobiliers touchés par la crise.