Publié

Près de 1300 migrants ont débarqué sur les îles Canaries ce week-end

L'Espagne est débordée par la crise migratoire aux Canaries
L'Espagne est débordée par la crise migratoire aux Canaries / 12h45 / 2 min. / le 19 novembre 2020
Les îles espagnoles des Canaries ont assisté ce week-end à l'arrivée de 1275 migrants du continent africain sur 42 embarcations en bois. Depuis janvier, ce sont quelque 17'000 personnes qui ont rejoint les îles espagnoles.

Le nombre de migrants effectuant la traversée vers l'archipel de l'océan Atlantique depuis l'Afrique du Nord et de l'Ouest a considérablement augmenté cette année. Les bateaux qui les transportent, pour la plupart équipés d'un moteur hors-bord, commencent principalement leur voyage au Maroc, en Mauritanie ou même au Sénégal, soit presque 1500 kilomètres plus loin.

La sécheresse, la pandémie de coronavirus, le chômage, la pauvreté ou encore les violences vécues dans leur pays poussent ces migrants à entreprendre ces périlleuses traversées vers l'Europe, dans l'espoir d'y construire une vie meilleure.

Entassés "comme du bétail"

La plupart des migrants sont acheminés vers le port d'Areguineguin, au sud-ouest de la principale île de la Grande Canarie, afin d'être enregistrés et soumis à un test de dépistage du Covid-19. Il arrive que plus de 2000 personnes soient entassées sur la jetée, "comme du bétail", dénonce le Centre d'internement des étrangers.

Les migrants sont répartis dans des camps de fortune ou des installations touristiques inoccupées, une pratique de plus en plus critiquée par le secteur du tourisme.

Le ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska a annoncé il y a 10 jours le démantèlement du camp installé sur la jetée et l'ouverture d'un centre d'hébergement pour les nouveaux arrivants. Ce nouveau lieu n'a cependant pas encore été investi.

ats/fgn

Publié

Débordée, l'Espagne active sa diplomatie

Débordée par l'arrivée de milliers de migrants sur les côtes des Canaries, l'Espagne va envoyer la semaine prochaine au Maroc et au Sénégal deux poids lourds du gouvernement, la cheffe de la diplomatie Arancha Gonzalez Laya et le ministre de l'Intérieur Fernando Grande-Marlaska. Leur mission: tenter de dissuader les départs et pouvoir reprendre les rapatriements, gelés en raison de la pandémie.

Cette stratégie rappelle celle utilisée par l'Espagne durant la crise migratoire de 2006 aux Canaries lorsque 30'000 migrants avaient débarqué sur l'archipel. Madrid avait alors signé des traités pour freiner les flux migratoires avec la Mauritanie ou le Sénégal.