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Le président serbe Boris Tadic a été réélu

Boris Tadic, président sortant, a battu son adversaire de peu.
Boris Tadic, président sortant, a battu son adversaire de peu.
La Serbie a voté dimanche pour le rapprochement avec l'UE en donnant un nouveau mandat au président Boris Tadic. Alors que l'indépendance du Kosovo est dans l'air, l'option pro-russe et eurosceptique de Tomislav Nikolic a été repoussée.

Au second tour d'une présidentielle très disputée, Boris Tadic
l'a emporté avec 50,56% des voix contre 47,72% à
l'ultranationaliste Tomislav Nikolic, selon des résultats officiels
préliminaires. «Nous sommes une démocratie européenne. Nous avons
montré à de nombreux membres de l'UE le potentiel démocratique de
ce pays», a déclaré Boris Tadic du Parti démocrate (DS) après sa
victoire.

Cette présidentielle, la plus importante depuis la chute du
régime autoritaire de Slobodan Milosevic en octobre 2000, était
perçue comme un référendum pour ou contre l'UE alors que les
leaders albanais du Kosovo ont annoncé qu'ils proclameraient
prochainement l'indépendance de la province.

Soulagement européen

L'Union européenne (UE), qui a suivi attentivement l'élection, a
poussé lundi un soupir de soulagement. La réélection de Boris Tadic
permet à Bruxelles d'accélérer le processus d'adhésion de la Serbie
et d'envisager avec un peu plus d'optimisme l'inéluctable
indépendance du Kosovo. Pour le porte-parole de la diplomatie
européenne, Javier Solana, les Serbes ont clairement choisi leur
camp. «La majorité (des Serbes) veut poursuivre son cheminement
vers l'Europe», a-t-il estimé.



La Slovénie, ancienne république yougoslave, qui assume la
présidence semestrielle de l'UE, a estimé que la victoire de Boris
Tadic reflétait «la détermination des forces démocratiques vers une
future Serbie sur la voie de l'intégration à l'UE». Et de nombreux
autres responsables européens ont dit, comme Javier Solana, espérer
pouvoir «accélérer les progrès de la Serbie vers l'Union
européenne».



afp/sun

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L'épineuse question du Kosovo

L'UE doit envoyer au Kosovo une mission pour relever celle de l'ONU qui administre la province depuis la fin du conflit de 1998-1999 entre forces serbes et séparatistes albanais.

Le soulagement européen est d'autant plus grand que l'adversaire de Boris Tadic, eurosceptique et russophile, avait déclaré qu'il renoncerait à l'UE si le Kosovo, la province serbe majoritairement albanaise, devenait indépendante.

Comme la quasi-totalité des hommes politiques serbes, Boris Tadic est opposé à l'indépendance, mais il apparaît comme le plus à même de résister à une poussée nationaliste en Serbie lors de la perte du Kosovo.

Le score de Tomislav Nikolic du Parti radical serbe (SRS, ultranationaliste) démontre de manière éloquente la force du nationalisme en Serbie.

Afin que Belgrade accepte plus facilement la perte du Kosovo, certains pays de l'UE prônent une intégration accélérée de la Serbie dans l'Europe des 27.

L'accord de stabilisation et d'association, premier pas vers l'intégration à l'UE, a été paraphé l'année dernière. Boris Tadic souhaite le signer rapidement et espère obtenir avant la fin de l'année pour son pays le statut officiel de candidat à l'UE.

Certains pays de l'UE estiment toutefois que l'intégration européenne de la Serbie doit toujours dépendre de l'arrestation des fugitifs inculpés de crimes de guerre, en particulier l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie, Ratko Mladic.