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La Nouvelle-Calédonie choisit une nouvelle fois de rester française

Référendum en Nouvelle Calédonie sur l'indépendance. La participation est massive
Référendum en Nouvelle Calédonie sur l'indépendance. La participation est massive / 12h45 / 1 min. / le 4 octobre 2020
La Nouvelle-Calédonie, archipel de 270'000 habitants dans le Pacifique-sud, a choisi une nouvelle fois de rester dans le giron français dimanche, malgré une progression du vote pour l'indépendance, lors d'un deuxième référendum d'autodétermination en deux ans.

Emmanuel Macron a dit accueillir le résultat "avec un profond sentiment de reconnaissance" et d'"humilité" lors d'une allocution solennelle depuis l'Elysée.

Le non à l'indépendance est arrivée en tête avec 53,26 % des voix, mais perd plus de trois points par rapport au premier référendum du 4 novembre 2018, où les pro-France l'avaient emporté avec 56,7% des voix, un résultat qui était à l'époque considéré comme plus serré qu'anticipé.

Vers un troisième référendum

Ces résultats confortent les indépendantistes, qui bien que perdants, se réjouissent de cette progression. Elle leur fait espérer une victoire lors du troisième référendum, qui en vertu de l'accord de Nouméa (voir encadré), peut être organisé d'ici 2022.

"Si ce n'est pas aujourd'hui (que l'indépendance l'emporte, ndlr), ce sera au troisième référendum. On respecte le résultat de ce soir", a déclaré Pascal Sawa, maire de Houaïlou et membre de l'union calédonienne (FLNKS), sur Nouvelle-Calédonie la 1ere.

Taux de participation historique

"Je ne suis pas satisfait de la tendance que nous avons ce soir, qui met en évidence à nouveau le clivage profond qui sépare la société calédonienne sur cette question fondamentale de l'indépendance", a déclaré le président du gouvernement, Thierry Santa (droite, loyaliste).

Dans ce territoire à 18'000 km de Paris, qui représente l'un des derniers bastions de souveraineté européenne dans la zone après le Brexit, le scrutin a été marqué par un taux de participation historique de 85,64%, largement supérieur à celui du premier scrutin il y a deux ans (81%).

"Les résultats sont assez surprenants, avec des chiffres qui attestent d'une vraie progression du camp du oui, en hausse dans toutes les communes", analyse le docteur en géopolitique, Pierre-Christophe Pantz.

afp/asch

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Processus de décolonisation

Ce référendum, comme le premier, s'inscrit dans un processus de décolonisation entamé en 1988 par les accords de Matignon, signés par l'indépendantiste kanak Jean-Marie Tjibaou et le loyaliste Jacques Lafleur, après plusieurs années de quasi guerre civile entre Kanaks, peuple premier, et Caldoches, d'origine européenne.

Ces affrontements avaient culminé avec la prise d'otages et l'assaut de la grotte d'Ouvéa en mai 1988 (25 morts).

Ces accords, consolidés dix ans plus tard par l'accord de Nouméa, ont institué un rééquilibrage économique et géographique en faveur des Kanaks et un partage du pouvoir politique, même si les inégalités sociales restent importantes.