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Une série de cas de chevaux mutilés sème le trouble en France

Des chevaux dans un pré. [Keystone/AFP - Gilles Targat]
Mutilations contre des animaux en Allemagne et en France : interview d’Olivier Ribaux / Le 12h30 / 5 min. / le 3 septembre 2020
Juments éventrées ou mutilées, poneys à l'oreille coupée: de sordides attaques contre des chevaux se multiplient ces derniers mois en France, suscitant l'angoisse et la colère des propriétaires. Les actes sont toujours inexpliqués.

Si, fin juin, onze cas de mutilation contre des équidés étaient recensés depuis décembre 2018, les attaques semblent s'accélérer depuis début août et plusieurs enquêtes sont désormais ouvertes.

Selon le ministre français de l'Agriculture Julien Denormandie, qui s'est rendu vendredi dans un centre équestre de Saône-et-Loire, où une jument a eu l'oreille coupée, plus d'une trentaine de cas ont été recensés dans plus d'une dizaine de départements français.

Les enquêteurs s'interrogent

Dans la Saône-et-Loire, pas moins de quatre cas ont été recensés depuis début août. Une ponette a ainsi été retrouvée morte et mutilée la semaine dernière. Son crâne a été fracassé et une partie de son museau a été tranchée. L'autopsie a également révélé que le diaphragme de l'animal a été enfoncé.

Dans le département voisin de l'Yonne, deux agresseurs ont été surpris dans la nuit du 24 au 25 août, tandis qu'ils lacéraient des chevaux, par le président du refuge.

Les enquêteurs, eux, s'interrogent. "Est-ce un challenge lancé sur internet? Un défi? La pulsion d'un individu? Toutes les pistes sont envisagées", indiquait fin juin Bruno Wallart, commandant de la compagnie de Riom, en Auvergne.

Précédent en Suisse

"Cette affaire en France nous rappelle sérieusement une affaire qu'on a vécue aussi en Suisse en 2005. Nous étions arrivés à la conclusion que l'essentiel des bêtes qu'on avait placé dans la série étaient décédées de mort naturelle, avec ensuite des animaux qui sont venus se servir, particulièrement sur les oreilles. La lecture que l'on peut faire de ce qui est en train de se passer en France est peut-être un peu plus prudente que les messages qui sont véhiculés au travers des articles de presse", tempère Olivier Ribaux, directeur de l’Ecole des sciences criminelles de l'Université de Lausanne.

Ces dernières semaines, les médias français ont évoqué plusieurs pistes. Elles vont de l'acte sadique au rituel satanique, en passant par le trafic d'organes d'animaux.

afp/gma

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