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Dix-neufs civils massacrés dans une attaque de miliciens en RDC

Une route boueuse photographiée dans la province d'Ituri, en République démocratique du Congo (photo d'illustration). [Reuters - Goran Tomasevic]
Une attaque fait 19 morts en République démocratique du Congo / Le Journal horaire / 30 sec. / le 10 août 2020
Dix-neuf civils ont été tués et deux autres blessés dans des attaques simultanées de trois villages en Ituri, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, où l'armée peine à contenir une milice depuis fin 2017, a-t-on appris lundi d'un responsable local.

Les miliciens du groupe Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) "ont attaqué trois villages dans un rayon de 3 km, ils ont tué 19 personnes" dimanche, a déclaré Innocent Madukadala, chef de secteur de Banyali Kilo dans la province de l'Ituri. "Certains ont été tués à la machette et d'autres par armes à feu".

Parmi les victimes, "cinq personnes ont été tuées dans le village de Lisey, deux dans celui de Tchulu et 12 à Aloys", a détaillé cette source.

Des habitants quittent leurs logements

Un groupe de six militaires a été dépêché sur place et est retourné lundi au chef-lieu du secteur situé à 15 km des villages attaqués, demandant aux populations de quitter momentanément leurs habitations, selon des témoignages.

Un mouvement de déplacement de la population est en cours, selon Innocent Madukadala.

Depuis décembre 2017, la région aurifère de l'Ituri a renoué avec les violences liées à un conflit pour le contrôle des terres qui oppose les Lendu, majoritairement agriculteurs, et les Hema, éleveurs et commerçants. 

La milice Codeco prétend défendre les intérêts des membres de la communauté Lendu.

Plus de 600 morts au premier trimestre

Au premier semestre 2020, au moins 636 personnes ont été tués dans ces violences, d'après un récent rapport du Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l'homme.

Ces violences s'apparentent à un "crime contre l'humanité", d'après l'ONU pour qui les victimes sont principalement des membres de la communauté Hema qui n'a pas constitué de milices, s'en remettant à l'autorité de l'État.

Entre 1999 et 2003, un conflit entre ces deux groupes avait déjà fait plusieurs dizaines de milliers de victimes jusqu'à l'intervention d'une force européenne.

afp/ther

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