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Libye: infirmières bulgares pas graciées

La libération des infirmières n'est pas du goût de la Libye
Les infirmières bulgares et le médecin sont détenus depuis 1999
La Cour suprême libyenne a confirmé mercredi les peines de mort de 5 infirmières et un médecin bulgares condamnés pour avoir inoculé le virus du sida à des centaines d'enfants. L'audience de 5 minutes s'est tenue en l'absence des six accusés.

Mais un règlement de cette affaire vieille de 8 ans reste
possible. Le verdict, accueilli sans surprise, est en effet
intervenu au lendemain de l'annonce par la puissante Fondation
Kadhafi de l'acceptation par les familles des enfants morts ou
malades de compensations financières qui devrait faciliter un
dénouement de l'affaire, permettant que le verdict soit annulé ou
commué.

Accord crucial

L'accord avec les familles des victimes, confirmé par le
ministre libyen des Affaires étrangères, ne l'a pas été par les
autorités bulgares. La Commission européenne a dit pour sa part
attendre "des détails".



L'accord, qui se compterait en millions de dollars, a été passé
entre les familles et le fonds spécial d'aide aux victimes créée en
2005 par Tripoli et Sofia, sous l'égide l'Union européenne pour
indemniser les familles. Les familles des victimes avaient expliqué
récemment qu'un accord sur des indemnisations serait considéré
comme une renonciation de leur côté à la peine de mort.

Décision lundi

Le "Conseil supérieur des instances judiciaires va se réunir
lundi et il revient à cette instance (un organe politique présidé
par le ministre de la Justice libyen (ndlr) de confirmer, d'annuler
ou de commuer le verdict prononcé aujourd'hui par la cour suprême",
a dit à la presse le ministre de la diplomatie.



Les infirmières Kristiana Valtcheva, Nassia Nenova, Valia
Tcherveniachka, Valentina Siropoulo et Snejana Dimitrova ainsi que
le médecin Achraf Joumaa Hajouj, d'origine palestinienne, sont
détenus depuis 1999.



afp/cab

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Une longue affaire très politisée

Les six soignants, qui ont toujours clamé leur innocence, ont été condamnés à la peine capitale à deux reprises (en 2004 et en décembre dernier), un tribunal de Tripoli les ayant chaque fois reconnus coupables d'avoir inoculé le virus du sida à 400 enfants libyens.

Et ce malgré les témoignages et les preuves médicales montrant que le VIH sévissait à l'hôpital de Benghazi avant même l'arrivée des infirmières bulgares en 1998.

Pour Sofia, ses ressortissantes servent en fait de boucs émissaires aux autorités libyennes pour masquer les conditions d'hygiène déplorables qui régnaient dans l'établissement lors des contaminations.

La Libye avait déjà tenté de conclure avec un accord avec la Bulgarie en vertu duquel le gouvernement bulgare paierait une somme de compensation aux victimes. Mais Sofia avait refusé, expliquant qu'un tel accord reviendrait à reconnaître la culpabilité des infirmières.