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Le bras de fer entre Donald Trump et Twitter se durcit aux Etats-Unis

Le président américain Donald Trump signe un décret visant les opérateurs de réseaux sociaux. [Reuters - Jonathan Ernst]
Le président américain Donald Trump signe un décret visant les opérateurs de réseaux sociaux. - [Reuters - Jonathan Ernst]
Donald Trump, qui se dit victime de censure de Twitter depuis deux jours, a signé jeudi un décret présidentiel visant les opérateurs de réseaux sociaux et a annoncé qu'il s'efforcerait de faire adopter une loi pour le compléter. Dans la foulée, Twitter a à nouveau signalé un tweet du président américain.

Quelques heures après avoir menacé de réguler ou de fermer des entreprises du secteur, les accusant de vouloir étouffer les voix conservatrices, le président américain a déclaré devant la presse que lorsque Twitter décide de réviser un tweet ou de bloquer un utilisateur, il prend une position éditoriale.

De même, a-t-il ajouté, quand Twitter décide de vérifier un tweet ou au contraire de l'ignorer, il se livre à une forme d'activisme politique qui est, a-t-il poursuivi, inappropriée.

Donald Trump avait subi pour la première fois ce traitement le 26 mai pour un message concernant le vote par correspondance.

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Le président américain Donald Trump. [Keystone/AP Photo - Evan Vucci]Keystone/AP Photo - Evan Vucci
Pour la première fois, Twitter a accompagné certains messages publiés par Donald Trump d'une mise en garde / La Matinale / 2 min. / le 27 mai 2020

Les réseaux sociaux responsables des contenus ?

Le décret, dont la Maison Blanche a annoncé qu'il était signé, signifie que les entreprises gérant les réseaux sociaux pourraient ne plus bénéficier de protection contre leur responsabilité sur des contenus écrits par des internautes, a indiqué Trump, disant s'attendre à des recours en justice mais indiquant que son administration y est prête.

Jugeant que ces entreprises sont "l'équivalent d'un monopole", il a ajouté qu'il avait donné instruction à son Attorney General (ministre de la Justice), William Barr, de coopérer avec les Etats du pays pour faire appliquer leurs propres lois contre ce qu'il a qualifié de "pratiques professionnelles déloyales" et de préparer une proposition de loi sur les entrepreneurs des réseaux sociaux.

Des poursuites judiciaires pourraient être possibles

L'objectif, a dit Trump, pourrait être de "supprimer ou de modifier" la section 230 d'une loi de 1996, la Communications Decency Act, conçue à l'origine pour lutter contre la pornographie en ligne.

Pour l'essentiel, cette loi a été invalidée par les tribunaux comme entrave à la liberté d'expression, mais cette Section 230 est restée en vigueur. En pratique, elle protège les sites web ou autres services diffusant des contenus de poursuites judiciaires liées à des contenus écrits par des internautes. Seul le Congrès peut la défaire.

La fureur du président américain ne devrait en tout cas pas s'éteindre. Twitter a en effet décidé de signaler un nouveau tweet de Trump sur les émeutes de Minneapolis pour "apologie de la violence".

Twitter a à nouveau signalé un tweet du président américain Donald Trump pour "glorification de la violence". [Twitter]
Twitter a à nouveau signalé un tweet du président américain Donald Trump pour "glorification de la violence". [Twitter]

Dans la foulée, le compte officiel de la Maison Blanche @WhiteHouse a tweeté vendredi ce même message, s'attirant la même réaction de la firme américaine.

Vendredi soir, Donald Trump a toutefois publié deux messages dans lesquels il semble faire marche arrière en indiquant qu'il voulait signifier que les "pillages provoquent des fusillade", que "c'est un fait", et qu'il ne veut pas que "ceci se produise".

Le réseau social est le principal outil de communication du président américain avec plus de 80 millions d'abonnés.

>> Donald Trump ou Twitter, qui censure qui? Retrouvez le grand débat dans Forum :

Le débat - Twitter VS Trump: qui censure qui? [RTS]RTS
Le grand débat - Twitter VS Trump: qui censure qui? / Forum / 18 min. / le 29 mai 2020

agences/ther

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Facebook prend ses distances

Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a pris ses distances jeudi vis à vis de Twitter et du différend qui l'oppose au président américain Donald Trump, alors que la Maison Blanche s'apprêtait à abandonner une loi protégeant les opérateurs de réseaux sociaux.

"Nous avons une politique différente de celle de Twitter à ce sujet", a déclaré Zuckerberg à Fox News, la chaîne de télévision préférée de Trump.