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Londres, Madrid et Berlin à l'heure verte

Traverser Londres a un prix. Et la zone payante vient d'être étendue
Traverser Londres a un prix. Et la zone payante vient d'être étendue
Alors que Londres a étendu lundi son péage urbain, les autorités espagnoles et allemandes ont annoncé de nouvelles taxes visant à pénaliser les voitures les plus polluantes afin de lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

«Nous adopterons au premier semestre un ensemble de mesures,
parmi lesquelles des mesures fiscales pour les voitures», a déclaré
lundi la ministre espagnole de l'Environnement, Cristina Narbona.
Une des premières mesures, déjà approuvée par le parlement, porte
sur l'annulation des crédits d'impôts accordés aux automobilistes
achetant un moteur consommant plus de 2,5 litres.



Jusqu'à présent, les personnes achetant une nouvelle voiture
recevaient des aides fiscales en échange de la restitution d'un
modèle vieux de plus de dix ans. Les autres mesures n'ont pas été
annoncées. Elles devront être validées par le ministère de
l'Economie.

Secteur automobile polluant

Le secteur de l'automobile est un des premiers responsables de
l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre, responsables
du réchauffement climatique. Ces émissions ont augmenté de 50% en
Espagne depuis 1990. Le protocole de Kyoto exige que l'Espagne les
ramène en 2008 15% en dessous de ce qu'elles étaient en 1990.



Le gouvernement allemand veut lui aussi réformer le mode de calcul
de la taxe annuelle sur les véhicules, de manière à prendre en
compte le niveau de pollution de la voiture plutôt que la cylindrée
du moteur, a annoncé lundi le ministre de l'Environnement Sigmar
Gabriel.



Le gouvernement d'Angela Merkel, qui préside l'Union européenne
jusqu'en juin et entend faire de la réduction des gaz à effet de
serre une priorité, espère parvenir à imposer «d'ici la fin de
l'année» cette réforme, qui nécessitera l'accord des Länder (Etats
régionaux), compétents en la matière, a expliqué M. Gabriel.

Taxer les émissions plutôt que la cylindrée

Le système actuel, qui taxe les voitures en fonction de la
puissance de leur moteur, permet déjà d'une certaine façon de faire
payer davantage les propriétaires de véhicules plus polluants. Mais
en prenant en compte plutôt les émissions de dioxyde de carbone
(CO2), le futur mode d'imposition encouragera les consommateurs à
se tourner vers des véhicules moins polluants à puissance égale, ce
qui incitera indirectement les constructeurs à concevoir des
voitures plus respectueuses de l'environnement, a-t-il
expliqué.



A peine annoncé, le projet s'est toutefois déjà heurté aux
réserves de certains responsables régionaux, (dans les Länder de
Schleswig-Holstein et Saxe-Anhalt notamment) inquiets qu'il puisse
se traduire par des rentrées fiscales en baisse pour les Etats
régionaux.



La proposition du ministre Gabriel a en revanché été saluée à
Bruxelles par le commissaire européen chargé de l'Industrie, Günter
Verheugen. Ce débat survient alors que la Commission européenne
veut obtenir des constructeurs automobiles qu'ils réduisent de 25%
d'ici cinq ans la quantité de CO2 émise par les voitures
neuves.



afp/sun

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Péage étendu à Londres

De son côté, Londres a étendu lundi son système de péage urbain dans le centre de la ville aux quartiers cossus de l'ouest.

La zone pionnière de 20 kilomètres carrés autour de la City et de Westminster, où est appliquée depuis quatre ans la «taxe embouteillage», a été ainsi presque doublée lundi. Sont désormais englobés les quartiers chics à l'ouest, dont Notting Hill, Knightsbridge et Chelsea.

Seuls 24% des résidents et commerçants interrogés dans ce secteur s'étaient prononcées pour l'extension. Mais le maire, Ken Livingstone, est passé outre.

Un plan de péage au niveau national?

La décision de Londres, qui ne fait pas l'unanimité, pourrait toutefois s'étendre au plan national.

Les quinze autoroutes les plus fréquentées pourraient ainsi d'ici à 2012 être sujettes à un péage individualisé de 1,28 livres (3 francs) le mile (1,6 km) aux heures de pointe.

Ces projets, appliqués aux 42 millions d'automobilistes britanniques, pourraient rapporter 16 milliards de livres (38,9 milliards de francs) par an de recettes au gouvernement en plus des 47 milliards annuels qu'il retire actuellement des diverses taxes sur l'automobile.

Le ministre des Transports préfère mettre en avant le coût des encombrements (8 milliards de livres/19,4 milliards de francs par an) et la lutte contre la pollution et l'effet de serre.

Le plan de déplacement de Londres est d'ailleurs suivi de près par les édiles de plusieurs autres grandes agglomérations britanniques, Manchester en particulier.

Deux autres capitales, Stockholm et Singapour, ont opté pour une formule comparable.