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La Chine rapatrie certains de ses ressortissants vers Wuhan

Un client d'une pharmacie à Hong Kong, en pleine épidémie de coronavirus. [Keystone - Jérôme Favre / EPA]
Un client d'une pharmacie à Hong Kong, en pleine épidémie de coronavirus. - [Keystone - Jérôme Favre / EPA]
La Chine a envoyé deux avions à l’étranger pour rapatrier des habitants du Hubei vers la ville de Wuhan, épicentre de l’épidémie de coronavirus, actuellement coupée du monde.

L’opération annoncée vendredi matin par l’autorité chinoise de l’aviation civile concerne pour l’heure deux pays: la Malaise et la Thaïlande. Elle doit permettre de "reconduire chez eux" des citoyens faisant face actuellement à des "difficultés pratiques", a en outre précisé le ministère chinois des Affaires étrangères.

Cette initiative a été largement commentée sur Weibo, le pendant chinois de Twitter. De nombreux internautes ont fait part de leur surprise et de leurs interrogations concernant la pertinence de la mesure, mettant en doute la volonté réelle des personnes concernées, saines et asymptomatiques, de rentrer chez elles, dans la zone confinée.

Plus de 10'000 contaminations

Depuis plus d’une semaine, une grande partie de la province du Hubei et sa capitale Wuhan sont isolées derrière un cordon sanitaire drastique. Quelque 56 millions de personnes se trouvent empêchées de quitter la région et les personnes se trouvant à l’extérieur ne peuvent y pénétrer. Sur place, les infrastructures hospitalières restent saturées, dépassées par l’explosion du nombre de cas de contamination – qui dépassent désormais les 10'000.

L’opération chinoise de rapatriement intervient alors que de nombreux États étrangers tentent d’évacuer leurs propres ressortissants de Wuhan et ses environs. Des départs auxquels Pékin se serait dans un premier temps opposé, selon des sources diplomatiques européennes interrogées par la RTS. Désireuse d’afficher son efficacité, la Chine tient à prouver qu’elle est capable de gérer seule cette crise sanitaire.

>> Le point sur les rumeurs entourant le virus dans le 12h30 :

Un client d'une pharmacie à Hong Kong, en pleine épidémie de coronavirus. [Keystone - Jérôme Favre / EPA]Keystone - Jérôme Favre / EPA
Rumeurs et fausses informations circulent au sujet du coronavirus / Le 12h30 / 1 min. / le 31 janvier 2020

La Chine de plus en plus isolée

Dans ce contexte, l’organisation par Pékin du retour de certains de ses citoyens dans le foyer de l’épidémie est un message clair: "Le gouvernement central est en mesure d’assurer la sécurité des résidents, la situation est sous contrôle".

De nombreux États appellent cependant à la vigilance. Suite à la décision de l’OMS, jeudi, de déclarer l’état d’urgence de santé publique internationale, les Etats-Unis déconseillent les voyages en Chine et recommandent à leurs ressortissants sur place de rentrer. Une quinzaine de compagnies aériennes – dont Swiss – ont désormais suspendu leurs vols vers le territoire. La Russie, la Mongolie et Hong Kong ont fermé leurs frontières terrestres et plusieurs gouvernements ont annoncé bannir l’entrée de voyageurs en provenance de Chine.

>> Lire également : Le coronavirus est désormais une urgence de santé mondiale, selon l'OMS

Le pays se retrouve donc malgré lui de plus en plus isolé, au grand dam des autorités qui pourraient, ces prochains jours, intensifier les mesures en place pour lutter contre la propagation du virus.

>> Le débat de Forum sur le coronavirus :

Le débat - Coronavirus: urgence ou psychose?
Le débat - Coronavirus: urgence ou psychose? / Forum / 21 min. / le 30 janvier 2020

Michael Peuker

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