Donald Trump menace de frapper l'Iran, qui doute qu'il en ait le courage
Donald Trump a affirmé dimanche que les Etats-Unis frapperaient l'Iran si Téhéran menait des attaques en représailles à l'assassinat lors d'une frappe américaine du général iranien Qassem Soleimani. L'armée iranienne a répondu en disant douter qu'il en ait le courage.
Le président américain a annoncé que les Etats-Unis avaient sélectionné 52 sites en Iran et qu'ils les frapperaient si la République islamique attaque du personnel ou des sites américains.
Certains de ces sites iraniens "sont de très haut niveau et très importants pour l'Iran et pour la culture iranienne", a averti Donald Trump sur Twitter.
Si l'Iran se livre à des attaques anti-américaines comme il a menacé de le faire, "ces objectifs et l'Iran lui-même SERONT FRAPPES TRES RAPIDEMENT ET TRES DUREMENT", a-t-il prévenu. "Les Etats-Unis ne veulent plus de menaces!"
Il a souligné que le chiffre de 52 sites iraniens correspondait de manière symbolique au nombre d'Américains qui avaient été retenus en otage pendant plus d'un an à partir de la fin de 1979 à l'ambassade des Etats-Unis à Téhéran.
>> Les précisions du 12h30 :
![Donald Trump à Miami, le 3 janvier 2020. [AP Photo/Keystone - Lynne Sladky]](https://img.rts.ch/articles/2020/image/wh1nz0-25962980.image?w=960&h=384)
AP Photo/Keystone - Lynne Sladky Réponse iranienne
L'armée iranienne a répondu dimanche par la voix de son commandant en chef, le général Abdolrahim Moussavi: "Ils disent ce genre de choses pour détourner l'attention de l'opinion mondiale de leur acte odieux et injustifiable" mais "je doute qu'ils en aient le courage", a déclaré le général cité par l'agence Irna.
Quant au ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif , il a mis en garde Donald Trump affirmant que "viser des sites culturels est un crime de guerre".
"Ayant gravement violé le droit" international avec l'assassinat du général Qassem Soleimani en Irak, Donald Trump "menace encore de commettre de nouvelles violations [...] des normes impératives du droit international", écrit Mohammad Javad Zarif sur son compte Twitter.
"Crime de guerre"
L'attitude offensive du président américain est par ailleurs loin de faire l'unanimité aux Etats-Unis: une parlementaire démocrate en vue, Alexandria Ocasio-Cortez, a par exemple qualifié Donald Trump de "monstre" en l'accusant de "menacer de viser et de tuer des familles, des femmes et des enfants innocents". "C'est un crime de guerre", a-t-elle dénoncé elle aussi dans un tweet.
Marée humaine pour Soleimani
Le corps du général Qassem Soleimani est arrivé dimanche en Iran. Sa dépouille a été transportée d'Irak par avion dans la ville d'Ahvaz, dans le sud-ouest de l'Iran.
Des milliers de personnes en deuil, vêtues de noir, ont défilé dans les rues d'Ahvaz en battant leur poitrine, selon la télévision d'État iranienne.
>> Voir les images du cortège à Ahvaz :
L'hommage national doit se poursuivre à Téhéran, Machhad et Qom jusqu'à l'inhumation prévue mardi dans la ville natale de Soleimani, Kerman.
agences/pym
Publié
Attaque "repoussée" au Kenya
Des miliciens du groupe islamiste somalien des shebab ont lancé dimanche une attaque contre une base militaire opérée par des forces américaines et kényanes à Lamu (nord du Kenya), selon un responsable local kényan.
"Il y a eu une attaque mais elle a été repoussée", a déclaré ce responsable. L'attaque a été revendiquée par les shebab qui sont affiliés à Al-Qaïda.
L'UE invite le ministre iranien des Affaires étrangères
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a invité à Bruxelles le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, annonce dimanche un communiqué de l'UE, qui exhorte une nouvelle fois à la "désescalade" des tensions au Moyen-Orient.
Le Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère a fait part de cette invitation, sans donner de date précise, dans un communiqué détaillant l'entretien téléphonique qu'il a eu ce week-end avec Mohammad Javad Zarif, et dont il s'était déjà fait l'écho samedi soir dans un tweet.
Plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU
Le ministère irakien des Affaires étrangères a annoncé dimanche avoir porté plainte auprès du Conseil de sécurité de l'ONU après "des attaques américaines contre des bases irakiennes" et "l'assassinat de commandants militaires irakiens et amis". Le Hezbollah libanais a lui averti que l'armée américaine allait "payer le prix" pour ces attaques.
L'Irak considère comme une "violation de sa souveraineté" le tir de drone qui a tué vendredi à l'aéroport de Bagdad le puissant général iranien Qassem Soleimani et Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, coalition de paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces de sécurité.
Le chef du mouvement libanais du Hezbollah Hassan Nasrallah a averti que l'armée américaine allait "payer le prix" pour avoir tué Qassem Soleimani et un haut commandant irakien. "C'est l'armée américaine qui les a tués, et c'est elle qui va en payer le prix", a mis en garde dans une allocution télévisée, le chef du Hezbollah, un mouvement pro-iranien.