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Echange massif de prisonniers entre Kiev et les séparatistes pro-russes

L'échange de prisonniers entre Kiev et les séparatistes. [EPA/Keystone - Valeri Kvit]
Plus de 200 prisonniers ont été échangés entre l'Ukraine et la Russie / Forum / 3 min. / le 29 décembre 2019
L'échange de prisonniers entre Kiev et les séparatistes de l'est de l'Ukraine s'est achevé dimanche après-midi. Plus de 200 détenus ont été libérés et transférés, se réjouit le Département fédéral des affaires étrangères, soulignant le rôle de la Suisse.

"Les libérations réciproques sont terminées", a indiqué la présidence ukrainienne sur Facebook, précisant voir revenir au pays 76 personnes. De leur côté, les séparatistes des républiques autoproclamées de Donetsk et Lougansk ont dit aux agences de presse russes s'être vus respectivement remettre 61 et 63 personnes.

L'opération marque une désescalade dans le seul conflit actif d'Europe. Elle a commencé en fin de matinée aux abords du point de contrôle de Maïorské dans la partie de la région de Donetsk contrôlée par Kiev, non loin de la ligne de front. Plusieurs autocars, certains escortés par la police, sont arrivés sur le terrain bouclé par des militaires ukrainiens en armes.

Intenses négociations

Certains des détenus étaient retenus depuis le début du conflit qui a éclaté dans l'est de l'Ukraine en 2014, rappelle le Département des affaires étrangères (DFAE) dans un communiqué publié dimanche. "Pour certaines personnes, des procédures judiciaires existent toujours. Les parties se sont engagées à y mettre fin le plus rapidement possible."

Cet échange de prisonniers a été précédé "d'intenses négociations" au sein du groupe de travail chargé des questions humanitaires du Groupe de contact trilatéral, précise le DFAE. Ce dernier réunit des représentants de l'OSCE, de la Russie et de l'Ukraine.

L'ambassadeur suisse Toni Frisch en est le coordinateur depuis 2015. Le groupe de travail se réunit toutes les deux semaines à Minsk. Outre la libération des détenus, il négocie des solutions visant à résoudre d’autres problèmes humanitaires, écrit le DFAE, comme la recherche et l’identification des personnes disparues ainsi que l’amélioration des conditions de traversée de la ligne de contact pour les civils.

Controverse

Mais l'échange a suscité une controverse en Ukraine. Kiev a accepté, selon les médias locaux, la libération de personnes sans lien direct avec la guerre dans l'est ukrainien.

>> La composition des listes de prisonniers fait débat :

Des prisonniers durant l'échange entre Kiev et les séparatistes. [EPA/Keystone - Yevgen Honcharenko]EPA/Keystone - Yevgen Honcharenko
Bilan de l’échange des prisonniers entre Kiev et les séparatistes / Forum / 2 min. / le 29 décembre 2019

Outre des combattants, parmi lesquels des ressortissants russes et un Brésilien ayant combattu dans les rangs séparatistes, Kiev a libéré trois hommes ayant commis un attentat meurtrier à Kharkiv en février 2015.

Les autorités ukrainiennes ont aussi accepté de libérer d'ex-policiers détenus pour leur implication présumée dans la répression sanglante des manifestations proeuropéennes du Maïdan, en 2014. Une association de familles de victimes avait appelé le président Volodymyr Zelensky à y renoncer.

Selon des informations de médias ukrainiens, non confirmées, les séparatistes devaient de leur côté libérer principalement des militaires ukrainiens, mais également des activistes ou journalistes emprisonnés.

ats/afp/lan

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Un cessez-le-feu jamais mis en oeuvre

La signature des accords de paix de Minsk en 2014 et 2015 a mis fin aux combats les plus violents, mais le cessez-le-feu prévu n'a jamais été mis en œuvre, les accrochages restant quasi-quotidiens.

Mais depuis l'élection de Volodymyr Zelensky en avril, une certaine détente se fait sentir avec le Kremlin.

Les troupes des deux camps ont reculé dans trois petits secteurs de la ligne de front et le sommet de Paris a décidé que d'ici fin mars d'autres retraits de ce type devaient avoir lieu. La Russie a aussi rendu à Kiev des navires de guerre qu'elle avait saisis.

Cette guerre entre Kiev et des séparatistes pro-russes, dernier conflit armé actif en Europe, a fait plus de 13'000 morts depuis son éclatement en 2014, quelques semaines après l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie qui avait elle-même suivi le soulèvement pro-européen de Maïdan et le renversement du président ukrainien Ianoukovitch.