Publié

Jeanine Añez forme un gouvernement dans une Bolivie déchirée

La sénatrice d'opposition Jeanine Añez, qui s'est proclamée présidente par intérim, arrive au Palais présidentiel de la Paz le 13 novembre. [Keystone - AP Photo]
Jeanine Añez tente de former un gouvernement dans une Bolivie déchirée / Le Journal horaire / 23 sec. / le 14 novembre 2019
La présidente bolivienne par intérim Jeanine Añez a composé mercredi son gouvernement et convoqué des élections, dans un pays encore en proie aux manifestations. Elle tente de combler le vide politique laissé par le départ au Mexique de l'ex-président Evo Morales.

La nouvelle présidente préparait la composition de son gouvernement, qui doit être dévoilé sous peu. Il devrait être réduit au strict minimum, selon un de ses porte-paroles. Cela concerne "les fonctions, les postes les plus importants: la Défense, l'Intérieur et des Finances", qui "ne peuvent pas cesser de fonctionner", a déclaré à la presse le sénateur de droit Arturo Murillo.

>> Les images des cérémonies et des réactions populaires en Bolivie :

Bolivie
La Bolivie retrouve des institutions politiques / L'actu en vidéo / 1 min. / le 14 novembre 2019

Quasiment inconnue, Jeanine Añez, avocate de 52 ans et critique de l'ex-président socialiste, a pris ses fonctions mardi, à la faveur d'une vacance de pouvoir provoquée par les démissions successives d'Evo Morales et de ses successeurs constitutionnels.

Vers une fermeture du Parlement?

Outre la formation du gouvernement, l'autre priorité de la cheffe de l'Etat par intérim est de nommer une nouvelle autorité électorale en vue de convoquer de nouvelles élections. En prenant ses fonctions, Jeanine Añez a fixé comme limite le 22 janvier. Avant la crise, c'est à cette date que la prise de fonctions du prochain chef de l'Etat devait intervenir.

Autre piste à l'étude pour la nouvelle équipe à la tête du pays: la fermeture du Parlement pour contourner le Mouvement vers le socialisme d'Evo Morales, majoritaire, afin de gouverner par décrets présidentiels, selon une source proche du dossier.

Violents affrontements

Au premier jour de fonction de Jeanine Añez, des affrontements ont éclaté entre des manifestants partisans de l'ancien chef de l'Etat et les forces de l'ordre, notamment dans la capitale, La Paz.

Dans le village de Yapacani, à l'est du pays, non loin de Santa Cruz, un homme de 20 ans a été tué d'une balle dans la tête, selon un médecin interrogé une radio locale. Depuis le début de la crise post-électorale fin octobre, 10 personnes ont trouvé la mort, dont huit ont été tuées par balle, selon le dernier rapport du parquet général rendu public mercredi.

>> Les différentes communautés boliviennes sont déchirées en Suisse aussi :

Nouvelle présidence en Bolivie : les différentes communautés sont déchirées en Suisse aussi.
Nouvelle présidence en Bolivie : les différentes communautés sont déchirées en Suisse aussi. / 19h30 / 1 min. / le 15 novembre 2019

ats/jvia

Publié

Evo Morales se dit prêt à rentrer en Bolivie

Depuis Mexico, où il est arrivé mardi pour y bénéficier de l'asile politique, Evo Morales s'est dit prêt à rentrer dans son pays. "Si mon peuple le demande, nous sommes disposés à retourner (en Bolivie) pour apaiser la situation", a-t-il dit. "Nous reviendrons tôt ou tard", a-t-il assuré, appelant à un "dialogue national" afin de résoudre la crise qui agite son pays.

Evo Morales a par ailleurs réfuté la légitimité de la sénatrice Jeanine Añez, à l'image des cultivateurs de coca du Chaparé, le fief de l'ex-président, qui ont appelé à la "mobilisation nationale".

Quelque 3000 manifestants favorables à Evo Morales étaient arrivés en milieu d'après-midi dans la capitale boivienne, La Paz, en provenance de la ville voisine d'El Alto.

Añez reconnue présidente par les Etats-Unis

Les Etats-Unis ont reconnu mercredi Jeanine Añez comme présidente par intérim de la Bolivie. "Les Etats-Unis saluent la décision de la sénatrice bolivienne Jeanine Añez de prendre la présidence par intérim afin de mener sa nation durant cette transition démocratique", a déclaré le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo.