Publié

Emotion et cris de colère un an après les effondrements à Marseille

Marseille: commémoration un an après le drame d'Aubagne, qui a fait huit victimes
Marseille: commémoration un an après le drame d'Aubagne, qui a fait huit victimes / 12h45 / 1 min. / le 5 novembre 2019
Une profonde émotion et des cris de colère: plusieurs centaines de personnes ont rendu hommage mardi aux huit morts dans l'effondrement de deux immeubles il y a un an à Marseille. Ce drame a mis en évidence le fléau de l'habitat insalubre.

Mardi, à 09h05 précises, à l'heure de l'effondrement des deux immeubles des 63 et 65 de la rue d'Aubagne le 5 novembre 2018, à quelques mètres du trou béant laissé par les immeubles, un demi-millier de personnes ont observé huit minutes de silence sous une banderole "ni oubli, ni pardon". Huit torches ont été allumées en mémoire des morts. Des fleurs et des bougies ont été déposées sur la petite place en haut de la rue.

"C'est pas possible qu'un truc comme ça arrive en France", a déclaré Saïda, cousine de l'une des victimes. Après le silence, des cris de colère ont retenti dans la foule: "la mairie, coupable, la métropole, coupable".

Recueillement séparé

A Marseille, ville de quelque 860'000 habitants, 100'000 personnes vivent encore dans des taudis, selon la Fondation Abbé Pierre. Ils sont 1,3 million en France à occuper "des logements menaçant leur santé et leur sécurité".

Le maire LR de Marseille, Jean-Claude Gaudin, au pouvoir depuis un quart de siècle et dont la gestion de la crise et des problèmes d'habitat a été étrillée depuis les effondrements, s'est recueilli séparément, derrière les murs de l'hôtel de ville et les barrières qui l'entourent, à un kilomètre de là.

L'enquête se poursuit

Au-delà du recueillement, l'enquête judiciaire se poursuit pour tenter de déterminer d'éventuelles responsabilités quant à l'effondrement de ces immeubles, dont l'un, vide, appartenait à la ville. Des experts avaient alerté à plusieurs reprises sur la gravité de la situation.

Murs qui bougeaient et se fissuraient, portes d'entrée qui ne fermaient plus, eau qui suintait dans les appartements, ou stagnait dans les caves: "Tous les experts (...) intervenus depuis 2005 avaient unanimement signalé" le délabrement du 65 rue d'Aubagne, selon le rapport d'expertise remis aux trois juges d'instruction menant l'enquête.

afp/lan

Publié

Habitat insalubre

Un an après les effondrements, la deuxième ville de France est loin d'en avoir terminé avec le fléau de l'habitat insalubre.

Depuis le drame, plus de 3200 personnes ont été évacuées, à travers la ville, dans 370 immeubles frappés d'arrêtés de péril.

Plus de 300 sont encore en attente de relogement.

Une "grande marche contre le mal logement" sera organisée samedi à Marseille.