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Obama apporte son "fort soutien" au dalaï-lama

Le dalaï-lama s'est avancé à l'extérieur de la Maison Blanche vers les nombreux journalistes présents.
Le dalaï-lama s'est avancé à l'extérieur de la Maison Blanche vers les nombreux journalistes présents.
Le président américain Barack Obama, faisant fi des protestations de Pékin, a reçu jeudi le dalaï lama, chef spirituel des Tibétains en exil et l'a assuré de son "fort soutien" à la culture tibétaine. L'arrivée du dalaï-lama, prix Nobel de la Paix 1989, s'est faite de manière discrète en-dehors de toute présence des caméras.

Mais à l'issue de leur entrevue d'environ 45 minutes, le leader
tibétain s'est avancé à l'extérieur de la résidence vers les
nombreux journalistes présents et s'est adressé directement à eux,
chose inhabituelle de la part d'un visiteur de marque. Il a déclaré
que sa cause était "juste" et "pacifique" et s'est dit "très
heureux" de cette rencontre.



"Le président a fait part de son soutien", a-t-il déclaré devant
l'aile ouest de la Maison Blanche, une sortie publique qui a toutes
les chances de provoquer un peu plus la colère des autorités
chinoises.

Pékin réagit mal

Pékin n'a d'ailleurs pas tardé à réagir." Cette rencontre a
"grossièrement violé" les normes internationales et contredit la
reconnaissance par les Etats-Unis du fait que le Tibet fait partie
de la Chine, a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères
cité par l'agence officielle Chine Nouvelle.



Barack Obama "a fait part de son fort soutien envers la
préservation de l'identité religieuse, culturelle et linguistique
unique du Tibet et à la protection des droits humains des Tibétains
au sein de la République populaire de Chine", a déclaré de son côté
le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs. "Le président a
loué l'approche de la +voie du milieu+ du dalaï-lama, son
engagement à respecter la non violence et sa poursuite du dialogue
avec le gouvernement chinois", a-t-il ajouté.

Dialogue direct encouragé

Obama "a insisté sur le fait qu'il avait
constamment encouragé les deux parties à entamer un dialogue direct
pour résoudre les différends et se réjouit de la reprise récente
des discussions" entre autorités chinoises et émissaires du
dalaï-lama, a dit le porte-parole. La Chine a repris en janvier ces
discussions, pour la première fois depuis novembre 2008, sans
résultats tangibles.



Par ailleurs, "le président et le dalaï-lama sont tombés d'accord
sur l'importance d'une relation positive et axée sur la coopération
entre les Etats-Unis et la Chine", a dit Robert Gibbs.



Pékin s'oppose à tout contact entre des dirigeants étrangers et le
chef des bouddhistes tibétains, âgé de 74 ans et qui vit en exil en
Inde depuis 1959, l'accusant de visées sécessionnistes. Barack
Obama avait évité le dalaï-lama lors d'une visite de ce dernier à
Washington en 2009, provoquant l'irritation des défenseurs des
droits de l'homme, mais cette fois il est resté sourd aux
admonestations chinoises.

Rencontre prévue avec Hillary Clinton

Tous les présidents américains depuis George Bush père en 1991
ont désormais rencontré le leader tibétain, qui devait aussi
s'entretenir jeudi à huis clos avec la secrétaire d'Etat Hillary
Clinton.



L'administration Obama a fait part de sa détermination à bâtir une
relation constructive avec la Chine sur tout un éventail de sujets,
de la remise en marche de l'économie mondiale à la lutte contre les
changements climatiques.



Mais depuis le début de 2010, elle n'en a pas moins pris des
décisions qui ont fâché les autorités de Pékin, comme l'approbation
de ventes d'armes pour 6,4 milliards de dollars à Taïwan,
considérée par la Chine comme une province rebelle.



afp/cht

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Pékin fâché, mais pas trop

L'administration Obama a fait part de sa détermination à bâtir une relation constructive avec la Chine sur tout un éventail de sujets, de la remise en marche de l'économie mondiale à la lutte contre les changements climatiques.

Mais depuis le début de 2010, elle n'en a pas moins pris des décisions qui ont fâché les autorités de Pékin, comme l'approbation de ventes d'armes pour 6,4 milliards de dollars à Taïwan, considérée par la Chine comme une province rebelle.

Pékin a averti que la visite du dalaï lama nuirait aux relations américano-chinoises. Mais certains analystes aux Etats-Unis estiment que ces protestations du régime communiste ont avant tout des visées de politique intérieure et que les dirigeants chinois, comme Obama, ne perdent pas de vue les avantages de la coopération entre les deux puissances.

Ainsi, le porte-avion américains USS Nimitz est arrivé à Hong Kong à quelques heures de la visite du dalaï-lama à Washington, malgré les menaces de la Chine de mettre fin à la coopération militaire avec les Etats-Unis en représailles à la vente d'armes à Taïwan.

Les rencontres du dalaï lama avec des présidents US ces 10 dernières années

17 octobre 2007 - Le président George W.Bush et le Congrès américain rendent un hommage sans précédent au dalaï-lama, malgré la colère de la Chine, pour honorer un "symbole universel de paix et de tolérance". Bush lui remet la plus haute distinction civile du Congrès.

10 septembre 2003 - George W.Bush accueille de nouveau le dalaï-lama dans la résidence de la Maison Blanche et non dans l'aile ouest du bâtiment, siège du pouvoir exécutif US. Une rencontre similaire se tient le 9 novembre 2005.

23 mai 2001 - Pour la 1ère fois depuis 8 ans, le chef spirituel tibétain est reçu à la Maison Blanche par un président américain. Renouant avec le geste de son père en 1991, George W.Bush dialogue avec lui, alors que Pékin célèbre le 50e anniversaire de l'annexion du Tibet.