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La Convention des droits de l'enfant a 20 ans

Chaque jour, plus de 24'000 enfants meurent pour des causes en partie évitables.
Chaque jour, plus de 24'000 enfants meurent pour des causes en partie évitables.
A l'occasion du 20e anniversaire de la Convention des droits de l'enfant, l'UNICEF a dressé jeudi un bilan nuancé. De nets progrès ont eu lieu, mais il reste beaucoup à faire pour transformer les promesses en réalité. La récession mondiale est une nouvelle menace.

«L'une des réussites les plus extraordinaires pour la survie et
le développement de l'enfant a été la diminution du nombre de décès
de moins de cinq ans», affirme un rapport de l'UNICEF publié
spécialement pour les célébrations du 20 novembre. Il a passé de
12,5 millions en 1990 à moins de 9 millions en 2008.



Les défis à relever sont toutefois «multiples et gigantesques». Un
milliard d'enfants dans le monde subissent des privations
matérielles, 148 millions de moins de cinq ans souffrent
d'insuffisance pondérale, 101 millions ne vont pas à l'école
primaire.

La crise et le réchauffement

La plus grave crise financière de ces dernières années et la
récession mondiale qui a suivi font craindre une aggravation de la
pauvreté et de la dénutrition, met en garde l'UNICEF. «On ne
saurait sous-estimer les menaces que l'actuelle crise économique
fait peser sur les droits de l'enfant», ajoute aussi
l'organisation.



Le changement climatique dans les pays les moins avancés risque
également de compromettre les progrès obtenus, avertit l'agence de
l'ONU. «La corrélation grandissante entre luttes civiles et
changement de climat est de mauvais augure pour les droits de
l'enfant», analysent les spécialistes.



«Les pressions de plus en plus fortes exercées sur les ressources
économiques, les réserves en eau et en alimentation risquent
d'exacerber les inégalités de revenus et d'accès aux services
essentiels», soulignent-ils.

Les bienfaits de la Convention

L'UNICEF relève que la Convention a exercé «une influence
profonde et pénétrante sur les institutions publiques». Le traité a
encouragé les gouvernements à financer des initiatives et des
mesures de protection des enfants, il a permis de sensibiliser
entreprises, écoles, familles, médias.



La Convention de l'ONU a fixé des normes minimales concernant les
traitements, les soins, la survie, le développement et la
participation des enfants. Les programmes de vaccination ont permis
de sauver la vie de millions d'enfants. Les décès imputables à la
rougeole ont baissé de 74 %.



L'allaitement exclusif au sein des nourrissons a augmenté et
l'accès des femmes enceintes séropositives au dépistage et aux
thérapies antirétrovirales pour prévenir la transmission du virus
de la mère à l'enfant a été élargi. L'UNICEF estime que 84 % des
enfants en âge d'aller à l'école primaire sont scolarisés et que
les disparités entre sexes dans l'éducation se comblent.



ats/sbo

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Un bien sombre tableau

De l'autre côté du bilan, en moyenne, chaque jour, plus de 24'000 enfants de moins de cinq ans meurent de causes en partie évitables, surtout les diarrhées, le paludisme et la pneumonie.

Et sur les 8,8 millions de moins de cinq ans tués en 2008 dans le monde, 4 millions sont décédés au cours de leur premier mois de vie.

L'UNICEF affirme qu'entre 500 millions et 1,5 milliard d'enfants, dont en majorité des filles, sont victimes de violence chaque année et que 150 millions d'enfants de 5 à 14 ans travaillent.

Environ 145 millions d'enfants ont perdu un parent ou les deux et 1,2 million d'entre eux sont victimes de la traite chaque année.

Les disparités sont de plus en plus visibles dans tous les pays. Les enfants des communautés marginalisées, isolées et pauvres, ceux qui sont handicapés, font partie de minorités ou de populations autochtones, ceux qui vivent dans des familles monoparentales ou dont la mère a un faible niveau d'éducation sont les plus exposés.