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Moscou commémore la guerre en Ossétie du Sud

Medvedev s'adressait à la 58e armée, fer de lance de l'intervention russe en Géorgie
Medvedev s'adressait à la 58e armée, fer de lance de l'intervention russe en Géorgie
Les dirigeants géorgiens vont au-devant d'un "châtiment sévère" suite à la guerre qui a opposé Tbilissi à l'Ossétie du Sud, a prévenu samedi le président russe Dmitri Medvedev, alors que la république rebelle célébrait le premier anniversaire du conflit.

"Je suis certain qu'en temps voulu, une punition juste et sévère
et un châtiment sévère seront infligés aux personnes qui ont donné
les ordres criminels" d'attaquer l'Ossétie du Sud, a-t-il indiqué
en une allusion claire au président géorgien Mikheïl
Saakachvili.

"Objectif cynique"

"L'objectif que s'était fixé Tbilissi était des plus cyniques",
a remarqué D. Medvedev, s'adressant aux soldats de la 58e armée,
qui avait été la tête de l'intervention militaire russe en Géorgie,
et qui est basée à Vladikavkaz à la frontière de la Russie avec
l'Ossétie du Sud. "Il s'agissait d'éliminer, ou au minimum d'exiler
le peuple sud-ossète de sa terre natale. Vous avez empêché cela",
a-t-il dit depuis cette base militaire.



Plus tôt dans la journée, Dmitri Medvedev avait remercié le
président français Nicolas Sarkozy, qui avait dirigé les efforts
européens pour aboutir à un cessez-le-feu russo-géorgien en août
2008.



Ces déclarations interviennent sur fond de célébrations samedi en
Ossétie du Sud, pour le 1er anniversaire du déclenchement de la
guerre. Elles se déroulent dans un climat de vives tensions, la
Russie, accusant la Géorgie de "provocations" et ayant placé en
état de "vigilance renforcée" ses soldats en territoire
sud-ossète.



Le président russe a d'ailleurs estimé qu'on ne pouvait pas
exclure la réédition d'un tel conflit compte tenu de l'attitude de
Tbilissi ces dernières semaines. "Je suis convaincu qu'on sait
parfaitement qui a armé et continue d'armer le régime de Tbilissi",
a aussi indiqué Dmitri Medvedev, alors que la Russie dénonce le
soutien militaire des Etats-Unis à la Géorgie.

Musée du "génocide"

A Tskhinvali, la capitale
sud-ossète, la Russie et les combattants étaient également à
l'honneur. Les commémorations ont commencé vendredi soir par une
veillée aux bougies qui s'est prolongée tard dans la nuit.



Elles se sont poursuivies samedi avec l'inauguration par le
président sud-ossète Edouard Kokoïty, dans une maison du
centre-ville dont il ne reste que les murs, d'un "musée du
génocide". Y sont exposés des photos du conflit (personnes décédées
ou blessées, bâtiments détruits), des objets brisés, des dessins et
peintures anti-Géorgie et pro-Russie.



ats/cht

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Une guerre qui a tué près de 400 personnes

Le conflit a duré 5 jours, du 7 au 12 août 2008. La guerre éclair entre l'armée géorgienne et, de l'autre côté, les forces d'Ossétie du Sud soutenues par les chars et soldats russes s'est soldée par la mort d'au moins 390 personnes et le déplacement de dizaines de milliers de déplacés.

Selon le comité d'enquête du parquet russe, qui a rendu fin 2008 ses premières conclusions, la guerre a provoqué la mort de 162 civils ossètes et 48 militaires russes.

Bien que le conflit ait démarré dans la nuit du 7 au 8 août 2008, les autorités ossètes ont fait du 8 août la principale journée de commémoration de ces événements, alors que la Géorgie a organisé l'essentiel de ses célébrations le vendredi 7.

Tbilissi considère que la Russie a lancé ce jour-là une "attaque massive, coordonnée" contre la Géorgie via l'Ossétie du Sud, selon un rapport des autorités publié cette semaine.

L'Ossétie du Sud est l'une des principales pommes de discorde entre la Russie et la Géorgie, pays voisins, mais divisés sur nombre de sujets, en premier lieu les prétentions atlantistes et européennes de Tbilissi.

La brève guerre d'août 2008 avait conduit à la reconnaissance par Moscou de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, autre territoire séparatiste géorgien.

Mais un an après, l'Ossétie conserve des stigmates évidents de la guerre: des villages du nord de Tskhinvali, où vivait jadis une population majoritairement géorgienne sont aujourd'hui déserts, leurs maisons rasées, leurs vergers abandonnés.

Dans la capitale, les progrès de la reconstruction à grands frais promise par Moscou paraissent également modestes.