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Le G20 s'ouvre vendredi avec en toile de fond les tensions sino-américaines

Le sommet du G20 s'est officiellement ouvert à Osaka au Japon. [AP-Keystone - Adrian Wyld]
Le sommet du G20 s'est officiellement ouvert à Osaka au Japon / Tout un monde / 3 min. / le 28 juin 2019
Le sommet du G20 a débuté vendredi à Osaka sur fond de fractures entre les dirigeants du monde, sur le commerce et le climat notamment. Après la traditionnelle photographie de famille, les 20 chefs d'Etat et de gouvernement ont entamé les débats.

Sous la houlette de Shinzo Abe, le premier ministre du Japon, pays hôte de la réunion, entouré par le président américain Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, les premières discussions devaient porter sur l'économie du numérique.

Donald Trump et Xi Jinping doivent avoir samedi un entretien à haut risque pour tenter d'enrayer le conflit commercial et technologique qui les oppose. Washington avait récemment menacé de taxer la totalité des importations chinoises.

Tandis que les dirigeants prenaient place pour la photographie de groupe, au moment où la presse internationale est à l'affût du moindre geste ou aparté, le président chinois est allé serrer la main de son homologue américain.

>> L'interview dans La Matinale de Cédric Dupont, professeur à l'IHEID :

Cédric Dupont, professeur à l'Institut de hautes études internationales et du développement (IHEID). [Keystone - Martial Trezzini]Keystone - Martial Trezzini
Cédric Dupont s'exprime sur l'ouverture du G20 à Osaka / La Matinale / 6 min. / le 28 juin 2019

"Beaucoup de boulot"

Donald Trump avait pourtant déjà donné le ton depuis quelques jours, critiquant vivement, et pour diverses raisons, l'Inde, l'Allemagne, et même le pays hôte du G20, sans oublier la Chine. Le président américain semble pourtant avoir mis de l'eau dans son vin. Il a notamment dit s'attendre à une rencontre "productive" avec son homologue chinois.

Interrogé vendredi dans La Matinale, le professeur à l'Institut des hautes études internationales, Cédric Dupont estime qu'il est cependant toujours difficile de prévoir ce que Donald Trump va faire: "Je pense qu'il est en train de réaliser que la pression sur les Chinois ne fonctionne pas très bien, et comme il a vraiment besoin d'un accord avec l'approche des élections américaines, peut-être qu'on va voir quelque chose. Mais avec lui, l'inattendu est de règle."

Les dirigeants présents au G20 vont avoir du pain sur la planche. Ils aborderont d'abord l'épineuse question du commerce: "Il va y avoir beaucoup de boulot", a confié le Premier ministre australien Scott Morrison à l'issue d'une rencontre jeudi soir avec Donald Trump. "J'ai quitté (le dîner) en me disant que cela allait être dur" de rapprocher les positions américaines et chinoises..

Le climat relégué

Trois ou quatre pays membres du G20, réunis vendredi et samedi en sommet à Osaka (Japon), pourraient être tentés de rejoindre la position des Etats-Unis sur le climat, affaiblissant le camp de ceux qui défendent l'accord de Paris, selon l'Elysée.

Le climat "est le sujet le plus difficile" du sommet qui s'est ouvert vendredi, souligne-t-on dans l'entourage du président Emmanuel Macron. "Les Américains tiennent un langage très dur autour de la table" pour "essayer de rallier d'autres pays" et "dégrader le langage du communiqué" final qui sera publié à l'issue du sommet samedi, selon lui.

De ce fait, "il n'est pas acquis" que soit réaffirmé le soutien, par 19 des 20 Etats - à l'exception des Etats-Unis - à l'accord de Paris sur le climat de 2015. Le président Donald Trump a décidé de s'en retirer en 2017.

Emmanuel Macron avait averti mercredi à Tokyo que la France fixait une "ligne rouge" sur le climat et qu'elle ne signerait pas la déclaration du sommet si elle ne défendait pas "l'ambition climatique".

Parmi les pays évoqués pour rejoindre la position américaine figure le Brésil, dont le président d'extrême droite Jair Bolsanoro a rejeté les critiques européennes sur son action environnementale. "Le Brésil doit être respecté. Nous n'accepterons pas d'être traités comme par le passé", a-t-il déclaré jeudi. La Turquie ou l'Arabie saoudite sont également citées parmi les pays "sous pression" des Etats-Unis.

afp/ats/jfe

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"Pas d'ingérence dans les élections, s'il vous plaît"

Le président américain Donald Trump a affiché vendredi une relation fort cordiale avec Vladimir Poutine en marge du G20, allant jusqu'à blaguer sur une éventuelle tentative d'ingérence russe lors de la présidentielle de 2020 aux Etats-Unis.

"Pas d'ingérence dans les élections, s'il vous plaît", a-t-il lancé, ironique, en se tournant vers le président russe.

Donald Trump a réagi à l'interpellation d'un journaliste sur une possible tentative d'influence russe sur l'élection de 2020, alors que des enquêtes parlementaires se poursuivent aux Etats-Unis sur les liens entre la campagne du républicain pour la présidentielle de 2016 et la Russie.

Les deux dirigeants ne s'étaient plus entretenus depuis une rencontre en juillet 2018.

>> Ecoutez: Donald Trump rencontre Vladimir Poutine au G20 à Osaka