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Israël et USA se disputent autour d'une colonie

Le projet israélien de transformation du Sheperd's Hotel inquiète Washington.
Le projet israélien de transformation du Sheperd's Hotel inquiète Washington.
L'ambassadeur d'Israël à Washington Michael Oren a été convoqué ce week-end par le Département d'Etat américain qui a demandé l'arrêt d'un projet immobilier destiné à des familles juives à Jérusalem-Est, a-t-on appris dimanche de sources officielles israéliennes.

Mais le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a
immédiatement opposé une fin de non-recevoir. "Nous ne pouvons
accepter que les Juifs n'aient pas le droit d'habiter et d'acheter
n'importe où à Jérusalem", a-t-il martelé lors du conseil des
ministre hebdomadaire, estimant que la souveraineté israélienne sur
"Jérusalem unifiée" était "incontestable".

"J'imagine ce qui se passerait si quelqu'un suggérait que les
juifs ne peuvent pas vivre dans certains quartiers de New York,
Londres, Paris ou Rome. Cela déclencherait certainement un vrai
tollé international", a ajouté le Premier ministre.

Plus de 40 ans de bisbilles autour de Jérusalem-Est

Jérusalem-Est, partie arabe de la ville, a été conquise par
Israël lors de la guerre des Six-Jours en 1967. Son annexion par
l'Etat hébreu n'a jamais été reconnue par la communauté
internationale, qui considère toute construction et transfert de
population israélienne vers les quartiers palestiniens comme des
actes de colonisation.



Le millionnaire américain Irving Moskowitz, fervent partisan de la
colonisation de Jérusalem-Est, a acheté le "Shepherd Hotel" dans le
quartier de Cheikh Jarrah en 1985. Il entend raser la bâtisse pour
y construire des logements où pourront s'installer des familles
juives.



D'après la radio de l'armée israélienne, le Département d'Etat
américain a demandé à l'ambassadeur israélien que soit révoquée
l'approbation de ce projet immobilier. Le mois dernier, la mairie a
accordé un permis de construire pour un projet comprenant une
vingtaine d'appartements et un parking souterrain sur trois
niveaux.

Une ville, deux capitales contestées

Israël revendique Jérusalem "unifiée" comme capitale. Pour leur
part, les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est, qui comprend
la Vieille Ville, la capitale de leur futur Etat.



Le statut de Jérusalem n'a pas été réglé par les accords d'Oslo de
1993. "Si le Premier ministre israélien continue les activités de
colonisation, il sapera les efforts pour relancer le processus de
paix", a observé le négociateur palestinien Saeb Erekat.



ap/jeh

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Israël dénonce un complot

Environ 225'000 Palestiniens et 180'000 Israéliens habitent à Jérusalem-Est.

Le chef du Shin Bet, la sécurité intérieure israélienne, Yuval Diskin, a déclaré dimanche au conseil des ministres que l'Autorité palestinienne soutenue par l'Occident et son rival le Hamas, considéré comme une organisation terroriste, s'employaient "secrètement" à empêcher les juifs d'acquérir des propriétés à Jérusalem-Est.

Selon un responsable ayant requis l'anonymat, Yuval Diskin a affirmé qu'un religieux radical égyptien connu, cheikh Youssef al-Qaradawi, a prévu de transmettre 25 millions de dollars (près de 27 millions de francs) aux militants du Hamas à Jérusalem pour acheter des appartements et du terrain et "bâtir des institutions caritatives afin construire d'élargir sa base dans la ville".