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De nouveaux débris de l'Airbus retrouvés

Une foule impressionnante s'est rassemblée à Notre-Dame, à Paris.
Une foule impressionnante s'est rassemblée à Paris.
L'aviation militaire brésilienne a annoncé mercredi avoir repéré de nouveaux débris de l'avion d'Air France disparu lundi dans l'Atlantique, mais pas de corps. Un Genevois figure parmi les victimes de cette catastrophe, a-t-on appris mercredi.

Ces morceaux présumés du vol Rio de Janeiro-Paris se situent au
sud de la zone dans laquelle des éléments ont été localisés mardi,
à 600 km au nord-est des côtes brésiliennes.



Plusieurs objets éparpillés dans un rayon de 5 km, dont un objet
apparemment métallique de 7 mètres de diamètre, ainsi qu'une nappe
de kérozène de 20 km, ont été détectés. Aucune inscription Air
France n'a été aperçue.

Trois navires sur place

Plus tôt dans la journée, trois navires
marchands, un français et deux néerlandais, sont arrivés dans la
zone avec pour tâche de chercher d'éventuels survivants en
attendant l'arrivée du premier bateau de la Marine brésilienne
mercredi soir. Un second navire arrivera jeudi vers midi et le
troisième vendredi matin. Une frégate et un tanker sont également
partis de Rio de Janeiro pour appuyer les recherches.



Pour le moment, les navires n'ont retrouvé aucun des débris
détectés par l'armée de l'air mardi, a indiqué le porte-parole de
la Marine. "La grande difficulté en mer, c'est la localisation" car
les objets flottants peuvent être rapidement déplacés par les
vents, les courants et les marées, a-t-il souligné.

Un avion radar français Awacs doit effectuer mercredi une
"cartographie" des débris pour tenter de déterminer le lieu de
l'accident et permettre ensuite le repêchage des boîtes noires. Le
navire de recherche et d'exploration sous-marine français le
"Pourquoi pas" sera aussi dépêché pour repérer l'épave et les
boîtes noires.



Le ministre de la Défense brésilien, Nelson Jobim, a assuré
n'avoir "aucun doute" que les débris retrouvés à l'aube par
l'aviation brésilienne étaient ceux de l'Airbus A330 d'Air France.
L'état-major des armées à Paris a lui estimé mercredi que "le doute
n'est plus permis". Une "confirmation formelle" reste toutefois
nécessaire.

Cérémonie à Paris

Une cérémonie religieuse oecuménique a
eu lieu dans l'après-midi en la cathédrale Notre-Dame de Paris. Un
message du pape Benoît XVI, qui exprime ses "vives condoléances", a
été lu par l'archevêque de Paris Mgr André Vingt-Trois.



Le président français Nicolas Sarkozy, son épouse Carla
Bruni-Sarkozy, l'ancien président Jacques Chirac, le Premier
ministre François Fillon et plusieurs responsables politiques sont
venus assister à cet hommage religieux. De nombreux collaborateurs
de la compagnie Air France en uniforme sont aussi présents.



Devant 228 bougies déposées pour les victimes, l'archevêque a
aussi lu un extrait du Petit Prince, de l'écrivain et aviateur lui
aussi disparu en mer, Antoine de Saint-Exupéry. Les familles ont
été acheminées sur place par plusieurs autocars. Le public,
quelques centaines de personnes, était contenu par des barrières
disposées autour de l'entrée de l'édifice religieux. Mais la
cérémonie pouvait être suivie de l'extérieur par des haut-parleurs
installés sur le parvis.



Le Brésil a de son côté décrété trois jours de deuil national. En
France, les députés ont observé une minute de silence. Une messe
aura lieu vendredi soir à Rio de Janeiro.

Un Genevois à bord

L'Airbus comptait, en plus de ses 12 membres d'équipage
français, 216 passagers, dont 61 Français, 58 Brésiliens et 26
Allemands. Des ressortissants de 27 autres pays se trouvaient aussi
sur la liste des passagers. Parmi eux, on compte six Suisses. Les
familles des victimes helvétiques se sont rendues à Paris pour la
cérémonie de mercredi.



Un Genevois de 32 ans se trouvait à bord de l'appareil, indiquent
la Tribune de Genève et 24 heures mercredi. Il s'agissait d'un brillant
neurologue au CHUV à Lausanne.



Le "Tages-Anzeiger" et le "Blick" annoncent aussi qu'un employé du
Département des affaires étrangères, affecté à la mission suisse
des Nations unies à Genève, avait embarqué à Rio sur le vol AF447.
Les journaux précisent qu'il s'agissait d'un voyage privé. Le
"Blick" mentionne une autre victime, qui vivait depuis plusieurs
années dans la Genève internationale, un Argentin qui travaillait
comme conseiller auprès d'organisations non-gouvernementales.



agences/boi

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Causes du drame toujours obscures

C'est le gouvernement français qui est responsable de l'enquête du vol AF447, par le biais de son Bureau d'enquêtes et d'analyses (BEA), avec le soutien de son équivalent au Brésil, le Centre d'enquêtes et de prévention des Accidents aériens (CENIPA).

Le BEA a déclaré mercredi vouloir "essayer de publier un premier rapport à la fin juin".

Airbus va prêter assistance à l'enquête, une démarche habituelle en cas d'accident aérien. Le constructeur peut par exemple aider à la reconnaissance des parties de l'avion éparpillées.

Sans accès à l'épave et aux boîtes noires de l'A330, qui émettent un signal pendant 30 jours permettant de les localiser jusqu'à 6000 mètres de profondeur, les causes de l'accident seront difficiles à établir. Et ces éléments de l'avion sont probablement immergés à de très grandes profondeurs.

Les responsables français ont appelé à la prudence face aux premières explications avancées, notamment sur la possibilité que l'avion ait été touché par la foudre dans une zone dangereuse où se rencontrent des masses d'air des deux hémisphères, appelée "pot au noir".

Le dépouillement des données envoyées automatiquement par l'Airbus a fait apparaître une "succession d'une dizaine de messages techniques", signifiant que "plusieurs équipements" étaient l'objet de pannes, selon Air France.