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Le bilan des attentats au Sri Lanka s'alourdit à 359 morts

Un policier patrouille les alentours de la mosqué de Colombo au Sri Lanka. [AP/Keystone - Eranga Jayawardena]
L'enquête sur les attaques terroristes au Sri Lanka se poursuit / Le 12h30 / 1 min. / le 24 avril 2019
Les attentats de Pâques perpétrés au Sri Lanka dimanche ont tué 359 personnes, selon un bilan actualisé de la police locale, diffusé mercredi. Et dix-huit personnes ont été arrêtées durant la nuit, portant le nombre de suspects en détention à 58.

Trente-huit personnes ont succombé à leurs blessures durant la nuit, a détaillé la police. Plus de 400 blessés sont toujours traités dans différents hôpitaux, certains dans un état critique.

Sept kamikazes sri-lankais se sont fait exploser presque simultanément dimanche de Pâques dans trois églises de plusieurs villes et trois hôtels de luxe situés à Colombo. Quelques heures plus tard, il y a eu deux autres explosions dans un petit hôtel et dans un quartier résidentiel de la banlieue de la capitale.

Suspects en fuite

Le Premier ministre Ranil Wickremesinghe avait averti mardi que plusieurs suspects armés d'explosifs étaient toujours en fuite. Mercredi, la police a annoncé avoir arrêté dix-huit personnes en lien avec les attentats durant la nuit.

Selon les derniers chiffres du ministère sri-lankais des Affaires étrangères, le nombre de victimes étrangères s'élève à 34. Ces dernières proviennent de nombreux pays dont l'Inde, la Grande-Bretagne, les États-Unis, la Chine, les Pays-Bas, l'Espagne, la Turquie ou encore la Norvège. Selon le Département fédéral des affaires étrangères, deux Suisses ont également perdu la vie. Quatorze étrangers étaient toujours portés disparus.

Revendication remise en doute

Le groupe de l'État islamique a revendiqué la responsabilité des attentats. Invité du 19h30 mardi, le politologue Frédéric Esposito, chargé de cours au Global Studies Institute et spécialiste des mouvements djihadistes, a toutefois affirmé qu’on ne peut avoir aucune certitude sur l’auteur de l’attentat. "La revendication est un outil de communication qui est utilisé de façon très opportuniste par Daech depuis de nombreuses années. Il a déjà revendiqué les attentats de Nice, Las Vegas et Charlie Hebdo, mais n’a jamais apporté de preuves tangibles", a-t-il expliqué.

Frédéric Esposito dit qu’à son sens, "un faisceau d’éléments" désignait davantage "ce groupe extrémiste musulman qui est en tension avec un autre groupe radical bouddhiste depuis 2014". Il a précisé "qu’après trente ans de guerre civile, le Sri Lanka n’a pas du tout résolu les conflits communautaires et interreligieux".

>> Voir son interview au 19h30 :

Grandes incertitudes en matière de revendications. Au Sri Lanka, une situation complexe sur fond de haines religieuses. L'analyse de Frédéric Esposito, politologue.
Grandes incertitudes en matière de revendications. Au Sri Lanka, une situation complexe sur fond de haines religieuses. L'analyse de Frédéric Esposito, politologue. / 19h30 / 2 min. / le 23 avril 2019

vkiss, avec l'ats

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