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Une Suissesse enlevée au Mali a été libérée

De nombreux groupes sévissent dans la zone sahélienne.
La Suissesse relâchée avait été enlevée au Sahara.
La Suissesse enlevée en janvier au Mali a été libérée mercredi, a confirmé le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Elle a été relâchée avec une autre touriste, allemande, et deux diplomates canadiens. Mais les ravisseurs détiennent toujours son mari. Les 4 otages seront rapatriés jeudi.

Dans un communiqué diffusé mercredi en fin de soirée, les
services de Micheline Calmy-Rey ont confirmé les informations
annoncées plus tôt par des sources maliennes. Ils se disent
soulagés, mais appellent les ravisseurs à libérer les autres otages
sans conditions.

Le DFAE poursuit ses «efforts intensifs en collaboration avec
les autorités concernées», précise le texte. La présidence malienne
avait confirmé plus tôt la libération des deux diplomates canadiens
et des touristes suisse et allemande. «Je ne pense pas qu'ils aient
été libérés pour des problèmes de santé. Ils ne doivent pas avoir
de problème de santé particulier», a précisé un porte-parole.

Bientôt à Bamako

Les quatre otages occidentaux - deux diplomates canadiens et
deux touristes, une Suissesse et une Allemande - sont arrivés
mercredi soir à Bamako, à bord d'un avion médicalisé. Ils doivent
être reçus jeudi par le président Ahmadou Toumani Touré avant
d'être rapatriés dans un avion spécial.



«L'Allemagne va envoyer un avion médicalisé à Bamako», a déclaré
un porte-parole de la présidence du Mali. Les quatre otages
devraient quitter le Mali dans la journée de jeudi. Ils sont en
bonne santé, mais la septuagénaire allemande est très
fatiguée.



«Je ne peux rien vous dire sur les conditions de libération ni si
une rançon a été versée. D'après mes informations, le gouvernement
malien a activé tous ses réseaux depuis la prise d'otage et n'a
jamais perdu leur trace», a ajouté le porte-parole.

Négociation

A Ottawa, le premier ministre canadien Stephen Harper a de son
côté affirmé qu'aucune rançon n'avait été payée par son pays. «Le
Canada ne paie pas de rançons et ne libère pas de prisonniers pour
des échanges. Quant aux initiatives qui ont pu être prises par
d'autres gouvernements, c'est à eux qu'il faut poser la question»,
a-t-il déclaré lors d'un bref point de presse.



Le chef du gouvernement canadien a toutefois indiqué que la
libération des deux diplomates avait fait l'objet d'une
négociation. «La libération négociée des otages était préférable à
toute autre option dans ce cas», a-t-il dit, remerciant «les
gouvernements du Mali et du Burkina Faso pour leurs efforts».



Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon s'est lui aussi
félicité de la libération des quatre otages. Il a salué les efforts
de médiation des autorités du Mali, du Burkina Faso et du
Niger.

Deux touristes, dont un Suisse, toujours détenus

Deux touristes, un Suisse et un Anglais, sont toujours détenus
par la branche nord-africaine d'Al-Qaïda. Ils ont été enlevés le 22
janvier à la frontière entre le Mali et le Niger, en même temps que
les deux femmes libérées mercredi.



ats/cht

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Revendiqué par Al-Qaïda

Ces six enlèvements avaient été revendiqués par la branche nordafricaine d'Al-Qaïda. En plus de la libération d'islamistes mauritaniens détenus au Mali, Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait exigé, en échange des otages, la libération d'islamistes arrêtés en Europe, selon une source malienne proche du dossier.

Le diplomate canadien Robert Fowler, envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Niger, et son collègue Louis Gay, avaient disparu pendant une excursion le 14 décembre dans une mine d'or exploitée par la société canadienne Semafo à Samira, à l'ouest de Niamey.

Quelques semaines plus tard, les quatre touristes européens - le couple de ressortissants suisses, l'Allemande septuagénaire et le Britannique - étaient enlevés dans la zone frontalière du Mali et du Niger. Ils étaient en train de rentrer d'un festival de la culture nomade dans la ville d'Anderamboukane lorsqu'ils ont été capturés.

Le 21 mars, le chauffeur nigérien des deux diplomates canadiens a déjà été libéré au Mali.

Les autorités maliennes ont ensuite annoncé l'arrestation dans le nord du pays d'un homme présenté comme le «principal suspect de l'enlèvement des quatre touristes européens».

Puis le président malien Amadou Toumani Touré a fait savoir, début avril, que les six otages étaient en bonne santé et avaient pu recevoir certains de leurs effets personnels. Le chef de l'Etat a assuré que Bamako travaillait à la libération des otages mais devait se montrer discret.

La conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey a elle-même rencontré vendredi dernier le président malien à Bamako, lors d'une visite de trois jours en Afrique de l'Ouest. La question des quatre touristes européens a été au coeur des discussions.

La cheffe de la diplomatie helvétique a remercié le président Touré pour son engagement personnel et les efforts de son gouvernement dans cette affaire.