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Violents combats entre factions rivales aux portes de Tripoli, en Libye

En Libye, les Nations Unies veulent à tout prix éviter un nouvel embrasement.
En Libye, les Nations Unies veulent à tout prix éviter un nouvel embrasement. / 19h30 / 2 min. / le 5 avril 2019
Le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni vendredi soir à New York pour appeler à la fin de toute "offensive" militaire en Libye, où la tension monte entre factions rivales. De violents combats sont observés près de la capitale.

Ces affrontements opposent une coalition de groupes armés loyaux au Gouvernement d'union nationale (GNA) aux forces de l'Armée nationale libyenne (ANL) de Khalifa Haftar. Selon une source de sécurité du GNA, les combats se déroulent dans les régions de Soug al-Khamis, al-Saeh et Soug al-Sabt, à moins de 50 km au sud de Tripoli.

Le bureau média de l'ANL a confirmé des combats près de la capitale. "Les forces armées (...) et les soldats de toutes les régions de Libye sont actuellement engagés dans des affrontements violents à la périphérie de Tripoli contre les milices armées", a-t-il indiqué sur sa page Facebook.

L'ANL poursuivra son opération

Le maréchal Khalifa Haftar, qui commande les forces dans l'Est libyen, a déclaré vendredi au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres (lire encadré) que son opération sur Tripoli se poursuivrait jusqu'à "l'élimination du terrorisme", rapporte la chaîne de télévision Al Arabia.

Il s'agit des premiers combats significatifs entre les deux camps, depuis l'installation du GNA à Tripoli fin mars 2016.

Le G7 appelle à stopper les mouvements vers Tripoli

Dans un communiqué publié vendredi soir, les ministres des Affaires étrangères des sept pays les plus industrialisés (G7) ont appelé à la cessation "immédiate" de "tous les mouvements militaires vers Tripoli".

"Nous exhortons toutes les parties impliquées à faire cesser immédiatement toutes les activités et tous les mouvements militaires vers Tripoli, qui entravent les perspectives du processus politique mené par les Nations unies, mettent des civils en danger et font durer les souffrances du peuple libyen", ont déclaré les sept ministres, réunis à Dinard (nord-ouest de la France), dans une déclaration commune.

Réunion urgente du Conseil de sécurité

Face à l'escalade militaire, la France, l'Italie, le Royaume-Uni, les Etats-Unis et les Emirats arabes unis ont lancé un appel commun en faveur d'une "désescalade immédiate" des tensions. Et l'Allemagne a obtenu une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'ONU.

Ce dernier a appelé vendredi plus directement l'Armée nationale libyenne du maréchal Haftar "à interrompre tous les mouvements militaires".

>> Lire aussi : La Libye au bord de la guerre civile après des mouvements de troupes

>> Ecouter l'interview du chercheur Jalel Harchoui, spécialiste de la Libye, dans Forum :

Jalel Harchoui, spécialiste de la Libye et chercheur à La Haye aux Pays-Bas. [Conflict Research Unit of the Clingendael Institute]Conflict Research Unit of the Clingendael Institute
Jalel Harchaoui explique les nouvelles tensions qui se développent en Libye / Forum / 5 min. / le 5 avril 2019

agences/oang

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Le secrétaire général de l'ONU "inquiet"

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a exprimé vendredi sa "profonde inquiétude", au terme d'une visite de trois jours en Libye.

Antonio Guterres était arrivé mercredi dans la capitale libyenne pour tenter de relancer les négociations. Il avait déjà rencontré jeudi le Premier ministre du Gouvernement d'union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj à Tripoli.

Il s'est rendu vendredi à Benghazi, dans l'est du pays, où il a rencontré le maréchal Khalifa Haftar qui a ordonné à ses forces de marcher sur Tripoli.

"Je quitte la Libye avec une profonde inquiétude et un coeur lourd", a-t-il déclaré à des journalistes à l'aéroport de Benghazi, "espérant toujours qu'il est possible d'éviter une confrontation sanglante à Tripoli et dans ses environs".

Un pays divisé en deux depuis la chute de Kadhafi

Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, à l'automne 2011, la Libye est divisée en deux: le Gouvernement d'union nationale (GNA), soutenu par l'ONU, est à Tripoli mais un gouvernement parallèle, soutenu par Khalifa Haftar, dirige l'est du pays.

L'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Haftar a pris jeudi la ville de Gharyan, à une centaine de kilomètres au sud de Tripoli, à la suite de combats avec les forces du Premier ministre Fayez al Serraj.

De leur côté, des miliciens alliés au gouvernement de Tripoli ont quitté en convoi la ville de Misrata pour gagner la capitale et la défendre contre les forces d'Haftar.

Le maréchal Haftar, qui a combattu les islamistes dans l'est du pays, est soutenu par l'Egypte et les Emirats arabes unis, qui l'appuient militairement.