La Chine rapatrie deux de ses pandas des Etats-Unis, un symbole fort

Quand la Chine reprend ses pandas, il faut conclure que les relations se tendent. En 2014, après la disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines, avec quelque 150 Chinois à son bord, les rapports entre la Chine et la Malaisie se sont compliqués. La Chine a alors retardé le prêt des pandas qui devaient être livrés la même année.

Par ailleurs, en 2010, quand Barack Obama a rencontré le dalaï-lama contre l'avis de Pékin, la Chine a exigé le rapatriement du panda Tai Shan. Pour les pandas de San Diego, l'accord expire, mais il se termine aussi à l'heure où la Chine et les Etats-Unis se livrent à un bras de fer commercial et entretiennent des relations pour le moins compliquées. On peut donc parier que les deux pandas de San Diego ne sont près de revoir la Californie.

Un baromètre

Le panda sert un peu de baromètre dans les relations internationales chinoises. En effet, quand la Chine se rapproche d'un autre pays, elle y envoie un ou plusieurs ursidés. Au septième siècle déjà, l'impératrice Wu Zetian avait fait parvenir deux oursons au Japon. La tradition aurait ensuite été reprise par Mao Zedong.

Pendant la Guerre froide, des petits ours chinois ont été envoyés à la Russie et à la Corée du Nord. Les Etats-Unis, eux, n'en n'ont reçu qu'à l'heure de la détente, après la visite historique du président Nixon à la Chine au début des années 70. C'est ce qu'on appelle la diplomatie du panda.

Par la suite, la Chine, elle aussi capitaliste, ne prête plus ses pandas, mais elle les loue. Et les prix sont très chers: il faut compter un million de dollars par année au minimum.

Symbole d'entente commerciale

Le panda est aussi devenu symbole d'entente commerciale. En 2013, des chercheurs de l'Université d'Oxford ont mis en évidence une corrélation entre la location de pandas par la Chine et les accords commerciaux conclus. Singapour, la Malaisie et la Thaïlande ont en effet reçu ces animaux emblématiques et signé des accords de libre-échange avec la Chine.

Même scénario avec le Canada, l'Australie ou la France, qui ont tous trois conclu des contrats relatifs à la vente d'uranium à la Chine et accueilli des pandas chinois. Il y a deux ans, la chancelière allemande Angela Merkel réceptionnait quant à elle deux pandas. Dans ce cas-là, il est utile de rappeler que la Chine et l'Allemagne se sont publiquement engagées à renforcer encore leurs relations commerciales déjà très fortes.

Katja Schaer/gma