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Des milliers de Vénézuéliens appellent l'armée à se rebeller contre Maduro

Manifestants pro-Guaido à Caracas, ce 30 janvier 2019. [EPA EFE - CRISTIAN HERNÁNDEZ]
Des milliers de Vénézuéliens appellent l'armée à se rebeller contre Maduro / Le Journal horaire / 28 sec. / le 31 janvier 2019
Menés par le président autoproclamé Juan Guaido, des milliers d'opposants vénézuéliens ont manifesté mercredi pour convaincre l'armée de tourner le dos au président Nicolas Maduro. Ce dernier tente, lui, de serrer les rangs.

"Ne tirez pas contre un peuple qui se bat aussi pour sa famille. C'est un ordre, soldat de la patrie (...): ça suffit!", a lancé Juan Guaido, député social-démocrate de 35 ans et chef du Parlement contrôlé par l'opposition, lors d'un rassemblement à l'Université centrale de Caracas.

Entouré d'une foule de journalistes et de militants, Juan  Guaido a défilé au côté de patients et d'infirmiers. "Nous avons retrouvé une majorité puissante qui peut changer le pays", en plein naufrage économique, s'est-il félicité. "Guaido est arrivé et l'espoir est revenu", chantaient ses partisans, tapant sur des casseroles, faisant sonner des cornes de brume et brandissant des pancartes avec comme slogans "Forces armées, retrouvez votre dignité" ou encore "Maduro usurpateur".

>> Les images des manifestations contre Maduro :

Manifestations pour le depart de Maduro au Venezuela
Des milliers de Vénézuéliens manifestent contre Maduro / L'actu en vidéo / 1 min. / le 31 janvier 2019

En contact avec Trump

Dans la soirée le président américain Donald Trump a salué la mobilisation. "Le combat pour la liberté a commencé!", a-t-il tweeté.

Peu avant cette mobilisation, Juan Guaido, avait déjà reçu ses encouragements par téléphone. Selon la Maison Blanche, les deux hommes "se sont mis d'accord pour rester en contact régulier afin de soutenir le retour vers la stabilité du Venezuela".

De quoi prêter le flanc aux accusations de Nicolas Maduro, qui crie au coup d'Etat orchestré par Washington. Supervisant des manoeuvres militaires à Caracas, le dirigeant socialiste a appelé l'armée à l'unité et à "une grande révolution militaire de la morale", face aux appels à la rébellion des Etats-Unis et de Juan Guaido, qui leur a promis l'amnistie.

Une quarantaine de morts

Le risque de troubles civils est élevé dans ce pays pétrolier de 32 millions d'habitants, un des plus violents au monde. Neuf jours de mobilisations se sont soldés par une quarantaine de morts et plus de 850 arrestations, selon l'ONU. De nouvelles manifestations sont prévues samedi à travers le pays.

>>Lire: La crise au Venezuela a fait 35 morts et 850 arrestations en une semaine

Les Etats-Unis se disent par ailleurs prêts à livrer 20 millions de dollars en aliments et médicaments, frappés de pénuries dans le pays, mais pour cela l'armée doit accepter l'entrée d'une telle aide dans le pays. Nicolas Maduro s'est dit mercredi "prêt à discuter avec Donald Trump", reconnaissant toutefois qu'un tel dialogue serait "compliqué actuellement".

ats/pym

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Prises de position

Six pays européens (Espagne, France, Allemagne, Royaume-Uni, Pays-Bas et Portugal), ont donné jusqu'à dimanche à Nicolas Maduro pour convoquer des élections "dans les prochains jours", faute de quoi ils reconnaîtront son adversaire.

L'Uruguay et le Mexique ont de leur côté annoncé l'organisation d'une conférence internationale le 7 février à Montevideo réunissant les pays et organismes internationaux affichant une "position neutre" sur la crise au Venezuela.

Journalistes arrêtés

La presse étrangère subit les conséquences de la crise: deux journalistes français étaient en détention depuis 24 heures mercredi. Ces reporters de l'émission Quotidien, sur TMC, filmaient le palais présidentiel mardi soir quand ils ont été interpellés. Depuis, le contact a été perdu avec eux, selon le principal syndicat de journalistes au Venezuela.

Trois journalistes - un reporter espagnol, une vidéaste colombienne et un photographe colombien - et un chauffeur vénézuélien de l'agence espagnole EFE ont également été arrêtés mercredi, selon l'agence espagnole.

Par ailleurs, deux journalistes chiliens, également arrêtés mardi soir ont été expulsés mercredi, a annoncé le syndicat.