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Plus l'air que respirent les Chinois est pollué, plus leur humeur est mauvaise

Des citoyens chinois d'humeur apparemment morose, le 26 novembre 2018, lors d'un pic de pollution de l'air à Pékin. [EPA - WU HONG]
Des chercheurs chinois ont établi un lien clair entre pollution et bonheur / Le 12h30 / 1 min. / le 22 janvier 2019
Des chercheurs chinois ont établi un lien entre pollution et bonheur. Une équipe de scientifiques a mis au point une étude basée sur l’analyse des réseaux sociaux qui révèle que plus la qualité de l’air est mauvaise, plus les individus sont malheureux.

Les chercheurs ont scruté des centaines de millions les publications sur Weibo, qui est le Twitter chinois. Les auteurs des messages étaient des habitants de 144 villes chinoises.

Grâce à l’élaboration d’un algorithme précis combinant la localisation des individus, la qualité de l’air et le contenu positif ou négatif des publications, les chercheurs sont parvenus à des résultats très nets. Lorsque la qualité de l’air s’améliore, la mauvaise humeur diminue.

Indice de la joie exprimée

Depuis 2012, année où le mécontentement de la population s’est fait particulièrement sentir à Pékin, les autorités sont parties en guerre contre le smog et ses particules fines.

Le lien entre mécontentement social et pollution était donc déjà connu, mais ce nouvel algorithme permet de le mesurer concrètement grâce au développement d’un indicateur complexe: l’indice de la joie exprimée. Ce dernier permet de pondérer le degré de joie ou de morosité contenue dans une courte publication sur internet.

Anticiper les mouvements sociaux

Le responsable de la recherche affirme clairement que cet outil pourrait être utilisé par le gouvernement chinois pour analyser les inquiétudes quotidiennes des citoyens. Les autorités analysent déjà depuis longtemps le contenu des publications sur internet par le biais de leur organe de censure et ce nouvel algorithme pourrait dresser un état des lieux du mécontentement de la population en fonction de thématiques diverses.

Du coup, les mouvements sociaux pourraient être anticipés encore plus facilement.

Michael Peuker/pym

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